La baisse du volume des prospectus déstabiliserait l’activité de la presse magazine, pour Christophe Uggeri, Lenglet-Riccobono.
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La baisse du volume des prospectus déstabiliserait l’activité de la presse magazine, pour Christophe Uggeri, Lenglet-Riccobono.

26.03.2021
[Webinar Culture Papier Zéro Prospectus ?] Très impliquées dans l’impression de prospectus comme de la presse magazine, Christophe Uggeri, chargé du rapprochement des imprimeurs Lenglet-Riccobono rappelle l’interdépendance industrielle de la production d’ imprimés d’information générales et publicitaires.

Notre groupe d’imprimeurs LengletRiccobono propose de l’impression offset et hélio sur le marché des moyens tirages (quelques centaines de milliers d’exemplaires) et grands tirages (d’un million à plusieurs millions d’exemplaires). Notre activité est basée sur deux piliers : le magazine – notamment les hebdomadaires- et le catalogue et l’imprimé publicitaire, au cœur de débats qui nous préoccupent largement.

Christophe Uggeri, chargé de mission, rapprochement Lenglet-Riccobono

Le marché de l’IP représente autour 50% du volume d’activité et de notre CA sur l’ensemble du groupe. La première conséquence de « l’expérimentation Oui-Pub » serait de créer une incertitude sur notre activité à moyen et court terme avec la possibilité très importante d’une forte baisse des volumes pouvant aller jusqu’à la suppression (ce qui est l’objectif de ceux qui l’instaurent).L’activité de production et de distribution de l’Imprimé Publicitaire est construite sur une logique de grands volumes. Si ces volumes d’Imprimé Publicitaire diminuaient fortement, c’est l’ensemble des acteurs de cette chaine de production (imprimeurs et distributeurs) qui ne serait plus viable. Cela entrainerait mécaniquement un renforcement des couts de production sur les hebdomadaires.

La deuxième conséquence serait donc de déstabiliser l’activité magazine. En effet, cette activité demande et mobilise des ressources très importantes qui sont concentrées uniquement sur certains jours de la semaine. Elle n’est pas linéaire, c’est la raison pour laquelle nous avons impérativement besoin du marché complémentaire de l’imprimé publicitaire. Ces deux marchés sont totalement imbriqués sur nos lignes de production. Le secteur de l’imprimerie est en forte décroissance depuis une dizaine d’années. Il suffit de parler des anciens catalogues VPC, 3 Suisses ou La redoute. Avec le développement des solutions numériques, ces catalogues de grands tirages et grandes paginations ont disparu dans leurs anciennes configurations, même constat de baisse de tirage sur magazines de télévision. Les plus grands tirages sont passés de 2 millions à 500 000 ou 600 000 exemplaires. Ces exemples ne sont pas des cas particuliers, et c’est ce qui a conduit à la fermeture de beaucoup d’imprimeries et à des restructurations.

Des investissements ont été fait pour que notre outil corresponde aux besoins des imprimés et catalogues publicitaires. Or aujourd’hui, il n’existe pas de Plan B pour compenser une diminution très forte voire une perte de l’IP. Au niveau de l’emploi, les imprimeries sont très souvent implantées en région sur des bassins d’emplois fragilisés ou en difficultés. En plus de la crise Covid, ce serait catastrophique de rajouter une crise ‘Oui Pub’. Notre cas n’est pas un cas particulier : tous les imprimeurs de presse magazine sont aussi des imprimeurs d’imprimés publicitaires, il n’y a pas d’un côté des imprimeurs vertueux qui imprimeraient des magazines culturels et de l’autre les mauvais, ceux des imprimés, ce sont les mêmes.

Il faut noter que certains annonceurs, grands acteurs de la communication par l’Imprimé Publicitaire, ont décidé de recentrer leurs achats sur les imprimeurs français pour nous aider dans la phase actuelle de crise sanitaire. Cette stratégie responsable de favoriser les échanges économiques entre les sociétés française (en parallèle des dispositions et aides de l’état), serait anéantie.

Nous ressentons une injustice, voire un manque d’équité devant le traitement médiatique et politique de notre industrie par rapport au numérique. Il n’y a pas cet acharnement et cette stigmatisation pour la publicité sur les médias numériques. La publicité numérique est nettement plus polluante l’Imprimé Publicitaire.

L’écologie est un sujet d’actualité chez les imprimeurs qui ont intégré cette problématique dans la gestion des entreprises avec des filières de recyclage, d’économie de ressources et de certification environnementales, nos déchets sont traités et recyclés suivant des normes.

Les politiques ont indiqué leur volonté depuis plusieurs mois, voire années, de relocaliser les industries en France. Nous sommes là, il suffit de nous laisser travailler !

 

Accéder au replay du webinar Culture Papier Zéro prospectus Imprimés pour demain ? vraiment


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