Les écrans captent plus de 60 % de notre temps de loisirs, selon l’étude Hobby One, de Vertigo Research
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Société #Débat

Les écrans captent plus de 60 % de notre temps de loisirs, selon l’étude Hobby One, de Vertigo Research

11.04.2022
Que le temps d’écrans augmente études après études ne surprend plus guère, tant les modèles économiques des plateformes sont conçus pour nous y enfermer. Ce qui est plus alarmant pour Vertigo Research*, cette addiction confisque le temps de vivre, détourne des sorties culturelles. Cette paresse culturelle fragilise à terme le modèle de financement de la culture.

Du temps de cerveau au temps de loisirs disponible

Aucune alerte de la captation du temps de cerveau disponible par les écrans, de Gérald Bronner (Apocalypse cognitive, 2020), à Bruno Patino (La nouvelle civilisation du poisson rouge, 2021) n’arrête une accélération civilisationnelle exponentielle. Celle-ci transforme en profondeur le temps de loisirs dédié aux « activités hors domicile » : shopping en magasin, sport, sorties culturelles, … pour favoriser une vie virtuelle.

Une addiction générale aux écrans

Selon l’étude* Hobby One, réalisée par Vertigo Research en décembre auprès d’un échantillon de 14.000 personnes âgées de 11 ans et plus, les « activités hors domicile » représentent désormais moins de 17 % du temps libre des Français. Et pas seulement celui de la jeunesse. Toutes les générations sont aspirées par les écrans.

Les chiffres de l’étude sont édifiants sur une répartition moyenne du temps libre des Français (6h15),
10 des activités sur écrans accaparent plus 58 %  :

  • 15,9% échanger sur les réseaux sociaux
  • 10% suivre l’actualité
  • 9,7% jouer aux jeux vidéo
  • 8,8% regarder des films
  • 8,8% écouter de la musique
  • 7% regarder une émission de divertissement
  • 5,8% regarder des séries
  • 5;3% regarder des vidéos/lives sur internet
  • 2.9% suivre du sport dans les médias

ne laissant plus que 26% de temps disponibles aux activités hors écran/hors domicile

  • 5,5% faire les magasins
  • 4,4% faire du sport
  • 4,4% lire de livres/BD/mangas
  • 2,9% réaliser des activités créatives
  • 2,6% jouer à des jeux de sociétés
  • 2,2% aller dans des bars/restaurants
  • 1,9% aller au cinéma
  • 0,7% aller dans un autre lieu culturel
  • 0,7% dans des lieux d’amusement
  • 0,5% assister à des rencontres sportives
  • 0,5% assister à des concerts/opéras
  • 0,4% aller au théâtre

Le contenu distingue les générations

Parts de marches des supports
selon l’âge
Toutes générations des 15-24 ans des 35-49 + 60 ans
  • Facebook 
7.7 3.9 9.3 7.5
  • Youtube 
7.3 nc 7.2 3
  • TF1 
6.4 2.9 6.2 10
  • Netflix 
5.2 5.7 7.1 2.4
  • Instagram
4.2 8.6 3.9 nc
  • France 2
3.9 nc nc 10.1
  • Playstation 
3.5 6.2 4.2 nc


  • Snapchat 
3.3 8.4 2.3 nc
  • TikTok
3 7.7 2.2
  • M6 
2.4 nc 2.7 2.6

 

Après la fabrique du crétin digital, le risque de la « paresse culturelle »

La Collection Morozov a drainé un large public à la Fondation LVMH Photo OOlgan

que le temps libre de les générations suivantes est panaché entre plusieurs activités, celui des 15-24 ans se concentre à près de 40 % sur deux activités: échanger sur les réseaux sociaux et jouer aux jeux vidéo.  «Les confinements n’ont pas seulement contraint la jeunesse à rester chez elle. précise Sylvain Bethenod, président de la société d’études marketing Vertigo Research. qui dénonce l’émergence d’une habitude à la paresse, avec un impact mesurable sur la consommation des loisirs. Lorsque l’on est dans son canapé à faire défiler des vidéos courtes sur son écran, que l’on est dans l’interactivité avec les autres sur les réseaux sociaux, sortir de chez soi, aller au cinéma, devient un effort. »

Plus que toutes les autres, la jeune génération a développé cette «paresse culturelle» dont les effets à moyen et long terme bousculent déjà – puisque son financement s’appuient sur des entrées physiques – tout l’équilibre de l’exception culturelle en vidant les salles de cinéma 1,9%, de concerts et l’opéra? 0,5 %, et de théâtre 0,4 % …

Fructifier le capital de temps libre dans la vraie vie

Les solutions pour limiter (est-ce encore temps?) ce « siphonnage » d’attention et de sorties ne passent ni par la tentation de digitaliser l’offre des musées, des concerts, … c’est le spectacle vivant qui doit promu, notamment par l’ attractivité et la chaleur de la scène vécue collectivement.

Il s’agit aussi de sortir du mirage cognitif entretenu par la complaisante promotion du METAVER qui vise sans scrupule (pour l’impact environnemental de cette digitalisation à outrance) à nous enfermer davantage dans la bulle des écrans.

Olivier Le Guay, Délégué Général


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