Edito : L’imprimé, un bien de première nécessité pour une déconnexion responsable.
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RSE #Débat

Edito : L’imprimé, un bien de première nécessité pour une déconnexion responsable.

05.11.2020
Pour toutes les contrariétés exercées par le réel dont la sinistre COVID, le gouvernement ne prône qu’une solution : la digitalisation de notre société. Hier pour les élections, il invitait à privilégier "les campagnes électorales numériques". Aujourd’hui, à la fermeture des libraires, et des magasins de proximité, il revendique l’urgence du « clic & collect » oubliant que tous les « guichets » sont maitrisés par les GAFAM. Le phygital exige éthique et proximité !

Solide – et fascinante – cohérence d’ un gouvernement qui a tout problème posé par la réalité démocratique et économique, répond par « l’efficacité numérique » ! Il n’hésite jamais à stigmatiser le « retard » de notre société qui pourrait être éradiqué par une prompte « conversion » au progrès (pourquoi diable rester « amish ») et des subventions ciblées.

Donner au numérique d’une main ce que le numérique n’a pas encore pris dans l’autre

Comme en juin en incitant aux « campagnes électorales numériques », le gouvernement limite l’impact de son reconfinement par la nécessité et l’évidence alternative du ecommerce, dans l’urgence, sans préparation ni filtre ! En juin, c’était déjà balayer trop vite les risques de profilage, d’intrusion et de captation des données personnelles, aujourd’hui la précipitation donne de nouveaux gages aux dérives du « capitalisme de surveillance » (titre du livre de Shoasna Zuboff, éd. Zulma) dopant l’ingérence des plateformes aux conditions d’exploitation et fiscales asymétriques. Sans oublier de soutenir l’utopie folle de prédire nos volontés !

Le 100% plateforme numérique renforce un « techno-féodalisme »

Le concept forgé par l’économiste Cédric Durand (Ed. Zones) brosse la dépendance (et la régression) des acteurs économiques aux monopoles des plateformes numériques, qui grâce aux données personnelles exercent une véritable «prédation économique ».

Exagérée cette analyse ? Certains défendent que Amazon ne représente que 20% du ecommerce, donc qu’un espace concurrentiel existe (encore)… pour (mieux) conseiller aux enseignes de s’inscrire sur sa marketplace !

Les zélateurs du tout e commerce oublient que pour consolider une marque sur internet, et surtout le trafic exige d’importants investissements ; en référencement (SEO – SEA), en visibilité, … pour être repérés par les moteurs de recherche (98% de part de marché pour Google en France), les réseaux sociaux (avec la domination de Facebook et ses affiliés (Instagram) ou une appli via Apple qui prend 20% de com… Ces « octrois » ont droit de vie ou de mort sur les commerces qu’ils abritent … et exploitent.

La démocratie et le commerce « de l’imprimé » sont des nécessités nationales

Dès que les conditions sanitaires le permettront raisonnablement, Culture Papier appelle à :

  • favoriser le commerce de proximité; les enseignes savent de mieux en mieux jouer de la complémentarité phygital à l’instar des libraires, dans une véritable éthique, sans perdre ni leur âme, ni le lien avec leurs clients
  • encourager la déconnexion, véritable addiction de notre temps,
  • et faire confiance à l’imprimé pour stimuler l’attention et les liens de proximité, non délocalisables, non dématérialisables, non intrusifs, et performants pour l’environnement comme le montre la récente ACV indépendante établissant les atouts environnementaux du papier face au digital.

Notre avenir ne peut dépendre que du digital, il est temps de valoriser l’imprimé comme produit essentiel pour une connexion responsable.


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