Le Shift Project apporte des propositions concrètes pour enclencher la sobriété numérique
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RSE #Débat

Le Shift Project apporte des propositions concrètes pour enclencher la sobriété numérique

21.10.2020
Après plusieurs rapports constatant l’urgence d’un numérique mieux piloté, face à la double contrainte carbone - réchauffement climatique, et tarissement progressif des énergies fossiles – The Shift Project publie ses recommandations pratiques et systémiques pour « Déployer la sobriété numérique », notamment la nécessité d'ACV systématiques pour évaluer les choix. Celle de La Poste répond à cette urgence.

Relever les défis physiques et sociétaux d’usages numériques devenus environnementalement « insoutenables »

La dynamique n’est en rien une critique du numérique. Au contraire, le think tank qui promeut « une économie libérée de la contrainte carbone » rappelle qu’il est  « un outil et un défi, à la fois un outil et un défi pour la transition carbone. »  Son rapport Déployer la sobriété numérique revendique qu’il est  « de notre ressort et de notre responsabilité de choisir les directions à donner à nos usages et infrastructures numériques pour en garantir la résilience et la pérennité. Le défi d’innovation est d’apprendre à caractériser, notamment par une quantification des coûts énergétiques et environnementaux, les conditions de déploiement de nos technologies numériques qui les rendent pertinentes d’un point de vue environnemental. » Une alerte qui rappelle la réalité désormais « insoutenable » : la croissance de nos systèmes numériques +9 % d’énergie consommée par an, responsable de 4 % des émissions de carbone en 2019 et pourrait atteindre 8 % d’ici à 2025 selon leurs modèles.

La sobriété numérique nécessite un redéploiement de l’organisation de l’entreprise.

Du numérique compulsif au numérique piloté

Il faut entendre la définition que the Shift Project donne à la « sobriété numérique » : « c’est passer d’un numérique instinctif voire compulsif à un numérique piloté, qui sait choisir ses directions : au vu des opportunités, mais également au vu des risques. Déployer la sobriété numérique », titre du rapport, « c’est piloter nos choix technologiques, les déploiements d’infrastructures et d’usages associés afin de préserver les apports essentiels du numérique. »

Pour réussir, l’association propose trois pistes soutenues par une méthodologie et un guide de pilotage :

  • L’évaluation en situation de la pertinence environnementale doit être systématique ; en termes de « cycle de vie », de « bilans prévisionnels environnementaux , prenant en compte les effets environnementaux de la fabrication ou de la consommation énergétique totale (fabrication, usage, fin de vie).
  • Les organisations peuvent et doivent piloter leurs Systèmes d’information ; avec une approche systémique qui permet aux entreprises d’intégrer la dimension environnementale dans le pilotage stratégique et opérationnel,
  • Organiser une discussion autour de la sobriété numérique ; pour objectiver les débats de société qui s’enclenchent autour de nos choix technologiques collectifs

Comprendre les usages pour une politique numérique durable

Le rapport suggère une approche comportementale :

  • Sortir des usages numériques se construit aujourd’hui autour d’automatismes, de designs de captation de l’attention et de modèles économiques rendant profitable la consommation continue de contenus rendus omniprésents,
  • Penser nos usages numériques en termes de politique de santé publique, puisqu’ils présentent des risques de conséquences sanitaires (sur le développement de l’enfant, les performances scolaires et académiques, de surcharge informationnelle etc.),
  • Construire des outils de formation et des leviers pour réguler les designs de captation de l’attention (autoplay, etc.) et d’exploitation des automatismes de consommation
  • Enfin, questionner les modifications à opérer dans les modèles économiques des fournisseurs de produits et de services numériques.

L’Appel pour une sobriété numérique commence à être entendu par les élus puisque les sénateurs ont lancé un rapport en juillet 2020 avec des propositions fortes, et qu’un projet de loi a été déposé à l’Assemblée.


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