« L’écriture ? Nous aurions pu nous en passer »
L’affirmation un rien provocative de la philologue italienne Silvia Ferrara donne le ton de sa roborative Fabuleuse histoire de l’invention de l’écriture (Le Seuil, 2021). Le processus – que la responsable du programme de recherches européen Inscribe préfère à invention – de l’écriture est défini comme le jeu entre les symboles inscrits et un ensemble articulé designifications. Les déchiffrement des rébus laissés par les civilisations est aussi un jeu vertigineux et ludique. également.
Nourrie d’une érudition décomplexée et bien illustrée, son enquête autant anthropologique qu’historique retracée en cours chapitres alertes et accessibles. Il fait l’état de la recherche sur la puissance des signes (du son au logogramme, de l’idéogramme à la syllabe) et sur le mystère des écritures : de leurs genèses plurielles à leurs destins.
« Il semble que l’art soit le tremplin pour l’invention de l’écriture.»
Une écriture (autonome) peut naître et mourir, en ne laissant que quelques traces… des Etats qui s’étaient constitués avec elles. Sans chercher une logique de système, Silvia Ferrara apporte quelques clés sur le mystère magique de ces sauts du figuratif à l’abstraction invitant notamment une dynamique de création et d’expérimentation.