[Edito] Pour le climat, soyons TOUS responsables
Accueil>Nos actions>Le Blog #Lepapieraufutur>[Edito] Pour le climat, soyons TOUS responsables
Société #Tribune

[Edito] Pour le climat, soyons TOUS responsables

04.06.2021
Contre le dérèglement climatique, Pour un numérique responsable : deux projets de loi distincts vont être débattus séparément. Compte tenu de l’importance de l’enjeu de faire prendre conscience de l’impact de nos comportements sur l’environnement, c’est un seul projet de Loi qui aurait dû être consolidé. Avec pour objectif de privilégier les alternatives plus vertueuses selon les usages, et les complémentarités répondant aux objectifs de l’économie circulaire.

Prendre conscience de l’impact climatique du numérique

Le projet de Loi Pour un numérique responsable votée par le Sénat en janvier 2021 en première lecture, passe à l’Assemblée nationale le 19 juin vise « à réduire l’empreinte environnementale de toute la chaîne de valeur numérique ».

Elle propose entre autres d’actionner 4 leviers prioritaires pour faire converger les transitions numériques et écologiques :

  • faire prendre conscience aux utilisateurs de l’impact environnemental du numérique : la proposition prévoit notamment la mise en place d’une éducation, dès le plus jeune âge, à la sobriété numérique ;

  • limiter le renouvellement des terminaux numériques, dont la fabrication est le principal responsable de l’empreinte carbone du numérique en France : la proposition de loi vise notamment à sanctionner l’obsolescence logicielle, à améliorer la lutte contre l’obsolescence programmée et à soutenir les activités de reconditionnement et de réparation par une baisse du taux de TVA à 5,5 % ;
  • promouvoir des usages numériques écologiquement vertueux, en rendant notamment obligatoire l’écoconception des sites web et en prévoyant l’instauration d’un référentiel général de l’écoconception ;
  • faire émerger une régulation environnementale pour prévenir l’augmentation des consommations et émissions des réseaux et des centres de données.   

Imprimé/Digital : Une asymétrie d’exigences environnementales

En outre, nous constatons l’absence de la prise en compte de l’impact du prélèvement des métaux rares pour la fabrication des terminaux numériques. Ces ressources naturelles, concentrées dans certains pays, nous créent une dépendance qui nous fait fermer les yeux sur le respect des droits de l’Homme.

De plus ces métaux rares ne sont pas renouvelables, ni vraiment recyclables et par conséquent ne s’inscrivent pas ou prou dans l’économie circulaire nécessaire pour découpler le développement des sociétés humaines de leur impact sur l’environnement.

Maintenir le choix des citoyens pour évaluer et comparer

 Dans les deux projets de loi, les mots « pollution » et « gaspillage » sont utilisés pour tenter de sensibiliser les Français sur leurs pratiques et leurs impacts.

Le numérique doit devenir responsable en étant lié à un seul projet de loi. Les députés auraient dû privilégier une meilleure pédagogie et de meilleures démarches responsables, aussi bien dans le monde physique des ressources que dans le monde virtuel pour le numérique.

En s’appuyant sur des ACV incontestables actuelles ou à venir, les pouvoirs publics doivent évaluer l’impact : environnemental, social, économique des supports de communications papier et numérique nécessaires à l’éducation, à l’information, et aux démarches administratives.

La responsabilité des élus de la Nation est de trouver les meilleurs équilibres, et de maintenir le choix pour tous les citoyens de leurs moyens d’informations, et plus particulièrement aux millions de citoyens illectroniques.

L’intrusion des algorithmes peut être difficilement mesuré en impact environnemental,
mais en revanche produit des conséquences addictives sur nos vies.

Il ne faut pas être aveugle sur l’inexorable digitalisation de notre économie, et de nos vies (voir GreenIT). Culture Papier plaide que soit intégrés le respect des données personnelles, l’intégrité de notre intimité et le choix de la manière de s’informer et la liberté de se déconnecter. Cette dimension éthique de la responsabilité, véritable angle mort des débats actuels, appelle un supplément d’humanisme sur lequel aucun compromis n’est possible vis-à-vis avec l’économie de l’attention et de la surveillance qui s’impose sans véritable réflexion.

Culture Papier, 3 juin 2021

Lire : interview d’Hervé Maurey, Sénateur de l’Eure, Président de la Commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable a présidé la mission d’information sur L’empreinte environnementale du numérique,

 


Continuer la lecture