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Culture #Interview

#Lepapieraufutur David Lacombled, La villa numeris

18.03.2020
La villa numeris est un Think-Tank qui a pour ambition d’avoir des idées, et c’est là où les difficultés commencent en général ! Nous promouvons un modèle de développement du numérique ouvert et européen affirmant la primauté de l’humain, face à des modèles asiatiques ou américains particulièrement efficients, d’un côté des régimes forts, de l’autre une démocratie libérale, qui ont pour point commun de soutenir activement leurs entreprises. Face aux enjeux technologiques et géopolitiques, si parfois l’Europe peut sembler un peu perdue et hésitante, elle a développé le règlement général de protection des données, le RGPD qui est exemplaire en la matière. En plus des idées, nous essayons d’avoir des réalisations, c’est pour cela que je dirige également un espace dédié à l’innovation et au travail, à Saint-Omer dans les Hauts-de-France ouvert récemment. Nous travaillons beaucoup sur les métiers liés à l’eau, le verre, le textile, le papier, la bière aussi, tout n’est pas en décroissance, loin s’en faut.

Actes du Colloque Culture Papier 2019 : #Lepapieraufutur
Les valeurs de la transition digitale

 

La liberté de choix du numérique est à utiliser avec responsabilité.

Plusieurs réflexions sur les valeurs de la transition digitale

 

Toute déconnexion est impossible.

Beaucoup d’entre vous se sont réveillés ce matin avec un premier geste d’éteindre son réveil sur un petit appareil – le smartphone – que vous allez consulter à peu près de 200 fois dans la journée.  Ce ne sont plus six ou sept écrans mais un seul écran qui vous suit toute la journée.  La mission que vous attendez de lui n’est pas celle pour laquelle il a été conçue, mais celle dont vous avez besoin au moment où vous souhaitez l’utiliser : envoyer un mail avec votre téléphone, écouter de la musique sur votre montre, regarder des films sur votre tablette de jeux, et que sais-je encore…  C’est bien la difficulté aujourd’hui pour des éditeurs en particulier que d’être présents à toutes les intersections numériques d’une journée de leurs utilisateurs. Comment résister à la fragmentation des usages et maintenir le lien avec un utilisateur alors que les applications se multiplient sans être économiquement rentables ?

 

Les métiers de la presse papier en première ligne de la transition numérique

S’il y a bien un secteur qui est légitime sur ce qu’est une transition numérique, c’est bien celui des métiers du papier, qu’ils soient des éditeurs de presse ou des éditeurs de livres. De nouveaux acteurs sont nés, mais ils n’ont pas remplacé les anciens.

La réalité du marché, selon les chiffres de l’ACPM (ex OJD qui mesure des audiences de la presse et les médias,) est que les journaux se lisent désormais majoritairement en numérique. La transition a commencé il y a plus de 25 ans pour la presse. Aujourd’hui les leaders de la presse dans un pays comme le nôtre, restent les leaders historiques de la presse papier : Le Monde – 200.000 lecteurs en version dite numérique- ou Le Figaro, ce qui n’a pas empêché l’émergence d’autres acteurs.

 

 

La sobriété numérique ne doit pas renvoyer à quelque chose qui serait à bannir.

Le Ministère de l’Éducation Nationale est sans doute trop restrictif auprès de ses élèves, qui leur impose d’éteindre et de mettre leur portable dans leur sac à côté de leur paquet de cigarettes. Pourtant la nocivité n’est peut-être pas exactement la même ! Il faut certainement regarder les usages du côté des plus jeunes. Aujourd’hui neuf enfants sur dix de moins de 13 ans qui sont sur au moins un réseau social. Et les parents les y encouragent puisqu’ils les accompagnent pour ouvrir ce premier accès dans un réseau social. Cela commence par un mensonge de famille puisqu’il faut que vous déclariez avoir plus de 13 ans sur un réseau social que ce soit Facebook ou Instagram pour y accéder et que la réalité des lois stipule qu’il faut avoir 15 ans pour avoir cette majorité numérique !

 

Offrir un téléphone c’est aussi intégrer un code social

Les anglo-saxons parlent de « socializing » quand on intègre un réseau. Mais en la matière c’est souvent aux enfants d’éduquer leurs parents, et surtout leurs grands-parents…. C’est peut-être bien pour cela qu’ils fuient Facebook quand leurs parents et grands-parents commencent à y arriver sans aucune retenue là ou leurs enfants savent assez bien gérer leur « privacy ». Néanmoins cette transparence, Roger Paul Droit parlerait de « tyrannie de la transparence » impose de nouveaux comportements. La priorité est d’être conforme avec sa personnalité parce que sinon vous êtes vite rappelés par la patrouille et les algorithmes, si vous commencez à dévier de ce que vous êtes, de vos passions,

 

L’avènement de l’Intelligence Artificielle impose une réflexion sur les données personnelles

Si l’IA reste une vieille invention, datant de la seconde Guerre Mondiale, rendue possible et efficace aujourd’hui par la disponibilité et le traitement des données, sa montée en puissance impose d’avoir une réflexion sur l’utilisation même de ces données. Il paraît illusoire de vouloir aller lutter contre des géants mondiaux parce que ce n’est pas un, deux ou trois qu’il faudrait casser mais des dizaines, et si vous cassez les Américains, vous allez laisser la porte ouverte aux Asiatiques. Il faut réfléchir à des nouveaux modèles d’usage et parler avec ceux qui sont devenus les États Numériques en tant que tel, sur peut-être des échanges de données. Nous sommes faces à des géants qui ont plus d’abonnés qu’il y a d’habitants dans les plus importants pays à travers le monde, qui ont leur propre langue, en passe d’avoir leur propre monnaie dont parfois les abonnés ont un sentiment d’appartenance plus fort que de leur propre pays. Si ça ne s’appelle pas un pays, je ne sais pas comment ça s’appelle.

 

Les élus prennent conscience des enjeux démocratiques du numérique

Ils doivent évangéliser puisque de toutes façons cette horizontalité les met au même niveau que leurs électeurs. J’ai travaillé pour un élu, Gilles De Robien, le Maire d’Amiens qui disait toujours : « on est à un crachat de ces électeurs. » C’est la réalité des réseaux sociaux qui font que vous pouvez être interpellé avec cette instantanéité propre à ce média de la globalisation. Une chose dite dans cette salle peut être dans la minute à l’autre bout du monde. En cela le papier peut être ce jardin-terrasse qui permet de prendre de la hauteur.

 

The winner takes all

Il ne faut pas opposer l’humain à la machine mais bien engager ce cercle vertueux en prenant une forme de « blockbusterisation » si je peux employer cette terminologie qui pousse aujourd’hui les acteurs de production de cinéma, de musique ou même de littérature à sortir des « blockbusters » sur la planète entière le même jour pour tenter d’imposer une marque et d’opérer des ventes. Reste-t-il de la place pour des aventures d’exception culturelle dans ce vaste océan du numérique ? C’est comme si la bibliothèque d’Alexandrie était accessible à tous, faut-il encore trouver le bibliothécaire.

 

Le zapping permanent donne l’impression de ne pas avoir de temps.

En réalité, nous avons du temps ! Notre espérance de vie a été multipliée par deux en cent ans, on gagne un trimestre de vie par année vécue encore aujourd’hui.   Du temps pour apprendre, se divertir encore faut-il en avoir les moyens.

Des initiatives comme de sensibilisation sur les enjeux de la transmission sont indispensables. D’ailleurs c’est assez symptomatique de voir que lorsqu’on interroge les Français, plus ils sont jeunes plus ils renvoient vers l’Éducation Nationale pour les former, les aiguiller, les accompagner.

 

Les Gafa nous connaissent mieux que personne.

On évoque 5000 données par personne connue sur les réseaux sociaux, la plupart n’ont pas été volées mais postées intentionnellement par les personnes. Un enfant sur deux est sur Facebook l’année de sa naissance ! Non pas qu’on lui ouvre un compte, mais il y a toujours quelqu’un pour poster la photographie et le prénom du nouveau-né. Cela donne une image assez parfaite de la démographie d’un pays comme le nôtre sur une plateforme comme Facebook et permet de savoir où il faudrait construire des universités dans 20 ans, des hôpitaux dans 150 ans. On sait assez facilement quelle est la catégorie socio-professionnelle et la géolocalisation d’un pays.

 

Arrêter les courses des fakes news.

Une fausse information est propagée six fois plus vite et plus rapidement qu’une véritable information. Souvent parce qu’elle nous sidère, nous amuse, Mais en la relayant, elle acquiert du crédit et c’est ainsi que vous vous retrouvez avec des gouttes d’eau qui se transforment en avalanche sur toute la planète au risque d’entretenir d’une pollution numérique exponentielle. C’est une des chances de l’écrit d’avoir une authenticité, une force à laquelle on confère une véracité des choses et des dires. Je parle de véracité et pas de vérité.

 

Taper au portefeuille des fabricants de fake news

Lorsque la puissance publique décide d’avoir une loi pour combattre les fakes news, c’est bien, mais si dans le même temps vous les financez comme c’était le cas, il y a encore un an et demi, par des publicités (comme celles du Ministère des Armées essaie de recruter des militaires sur des sites qui sont en fait des sites de djihadistes avec assez peu de chances d’y arriver mais qu’au passage vous les avez financé et que vous avez donné du crédit avec la Marianne que vous mettez dessus, il y a une incohérence très forte ! C’est en cela que l’un de nos combats à la villa numéris consistait à aller voir les marques pour leur dire qu’elles avaient une responsabilité. Sur le milliard d’euros investit en publicité numériques en France, des millions vont dans les poches de personnes qui passent leurs journées à raconter à peu près n’importe quoi. Vu du marché, ce n’est pas beaucoup, vu de la responsabilité qu’elle implique, c’est énorme.

Aujourd’hui les pouvoirs qu’ils soient économiques ou politiques ont la capacité d’aller taper au portefeuille des fabricants de fake news. C’est important tant pour prendre conscience des effets pervers de la publicité non maîtrisée d’une part que d’autre part pour éradiquer ces phénomènes qui polluent, mais avec des risques qui vont au-delà puisque cela profite à des organisations à des fins soit mercantiles soit idéologiques ou géopolitiques aux buts assez peu diplomatiques, il faut bien le reconnaître.

 

La relation digitale impose une réponse immédiate du monde réel

Aujourd’hui, un libraire qui n’a pas le livre sous la main que vient lui demander un client, c’est un client perdu au profit d’Amazon avec un service qui remarquablement efficace.  Que ce soit pour la commande ou le SAV, Amazon a établi un standard de consommation mondiale, et vous voudriez que toutes les sociétés fonctionnent aussi bien.  Cette satisfaction crée une forme de pression et de virtualité appliquée à des domaines ou même le virtuel ne rentre pas. On est tous devenu incapable de faire la file d’attente plus d’une minute chez son boulanger, le pauvre type n’a pas été préparé à cela, loin s’en faut.

Il faut bien voir que ce qui fait le prix d’un livre ou d’un journal, c’est tout ce que vous ne lisez pas. Parce que vous avez acheté et lu des journaux ce matin, vous y avez passé quoi quinze/vingt minutes, si je vous demande les 2,50€ qu’a coûté ce journal pour les quelques feuillets que vous avez lu, à la fin vous allez le trouver super cher ce journal. Et donc ce qui a fait le prix et la valeur de ce que vous avez lu c’est tout ce que vous n’avez pas lu dedans avec néanmoins cette saveur de pouvoir entrer dans un article sur un sujet dont vous n’imaginiez pas, un instant auparavant, qu’il pouvait vous intéresser.

 

Plusieurs réflexions sur les valeurs de la transition digitale

 

Toute déconnexion est impossible.

Beaucoup d’entre vous se sont réveillés ce matin avec un premier geste d’éteindre son réveil sur un petit appareil – le smartphone – que vous allez consulter à peu près de 200 fois dans la journée.  Ce ne sont plus six ou sept écrans mais un seul écran qui vous suit toute la journée.  La mission que vous attendez de lui n’est pas celle pour laquelle il a été conçue, mais celle dont vous avez besoin au moment où vous souhaitez l’utiliser : envoyer un mail avec votre téléphone, écouter de la musique sur votre montre, regarder des films sur votre tablette de jeux, et que sais-je encore…  C’est bien la difficulté aujourd’hui pour des éditeurs en particulier que d’être présents à toutes les intersections numériques d’une journée de leurs utilisateurs. Comment résister à la fragmentation des usages et maintenir le lien avec un utilisateur alors que les applications se multiplient sans être économiquement rentables ?

 

Les métiers de la presse papier en première ligne de la transition numérique

S’il y a bien un secteur qui est légitime sur ce qu’est une transition numérique, c’est bien celui des métiers du papier, qu’ils soient des éditeurs de presse ou des éditeurs de livres. De nouveaux acteurs sont nés, mais ils n’ont pas remplacé les anciens.

La réalité du marché, selon les chiffres de l’ACPM (ex OJD qui mesure des audiences de la presse et les médias,) est que les journaux se lisent désormais majoritairement en numérique. La transition a commencé il y a plus de 25 ans pour la presse. Aujourd’hui les leaders de la presse dans un pays comme le nôtre, restent les leaders historiques de la presse papier : Le Monde – 200.000 lecteurs en version dite numérique- ou Le Figaro, ce qui n’a pas empêché l’émergence d’autres acteurs.

 

 

La sobriété numérique ne doit pas renvoyer à quelque chose qui serait à bannir.

Le Ministère de l’Éducation Nationale est sans doute trop restrictif auprès de ses élèves, qui leur impose d’éteindre et de mettre leur portable dans leur sac à côté de leur paquet de cigarettes. Pourtant la nocivité n’est peut-être pas exactement la même ! Il faut certainement regarder les usages du côté des plus jeunes. Aujourd’hui neuf enfants sur dix de moins de 13 ans qui sont sur au moins un réseau social. Et les parents les y encouragent puisqu’ils les accompagnent pour ouvrir ce premier accès dans un réseau social. Cela commence par un mensonge de famille puisqu’il faut que vous déclariez avoir plus de 13 ans sur un réseau social que ce soit Facebook ou Instagram pour y accéder et que la réalité des lois stipule qu’il faut avoir 15 ans pour avoir cette majorité numérique !

 

Offrir un téléphone c’est aussi intégrer un code social

Les anglo-saxons parlent de « socializing » quand on intègre un réseau. Mais en la matière c’est souvent aux enfants d’éduquer leurs parents, et surtout leurs grands-parents…. C’est peut-être bien pour cela qu’ils fuient Facebook quand leurs parents et grands-parents commencent à y arriver sans aucune retenue là ou leurs enfants savent assez bien gérer leur « privacy ». Néanmoins cette transparence, Roger Paul Droit parlerait de « tyrannie de la transparence » impose de nouveaux comportements. La priorité est d’être conforme avec sa personnalité parce que sinon vous êtes vite rappelés par la patrouille et les algorithmes, si vous commencez à dévier de ce que vous êtes, de vos passions,

 

L’avènement de l’Intelligence Artificielle impose une réflexion sur les données personnelles

Si l’IA reste une vieille invention, datant de la seconde Guerre Mondiale, rendue possible et efficace aujourd’hui par la disponibilité et le traitement des données, sa montée en puissance impose d’avoir une réflexion sur l’utilisation même de ces données. Il paraît illusoire de vouloir aller lutter contre des géants mondiaux parce que ce n’est pas un, deux ou trois qu’il faudrait casser mais des dizaines, et si vous cassez les Américains, vous allez laisser la porte ouverte aux Asiatiques. Il faut réfléchir à des nouveaux modèles d’usage et parler avec ceux qui sont devenus les États Numériques en tant que tel, sur peut-être des échanges de données. Nous sommes faces à des géants qui ont plus d’abonnés qu’il y a d’habitants dans les plus importants pays à travers le monde, qui ont leur propre langue, en passe d’avoir leur propre monnaie dont parfois les abonnés ont un sentiment d’appartenance plus fort que de leur propre pays. Si ça ne s’appelle pas un pays, je ne sais pas comment ça s’appelle.

 

Les élus prennent conscience des enjeux démocratiques du numérique

Ils doivent évangéliser puisque de toutes façons cette horizontalité les met au même niveau que leurs électeurs. J’ai travaillé pour un élu, Gilles De Robien, le Maire d’Amiens qui disait toujours : « on est à un crachat de ces électeurs. » C’est la réalité des réseaux sociaux qui font que vous pouvez être interpellé avec cette instantanéité propre à ce média de la globalisation. Une chose dite dans cette salle peut être dans la minute à l’autre bout du monde. En cela le papier peut être ce jardin-terrasse qui permet de prendre de la hauteur.

 

The winner takes all

Il ne faut pas opposer l’humain à la machine mais bien engager ce cercle vertueux en prenant une forme de « blockbusterisation » si je peux employer cette terminologie qui pousse aujourd’hui les acteurs de production de cinéma, de musique ou même de littérature à sortir des « blockbusters » sur la planète entière le même jour pour tenter d’imposer une marque et d’opérer des ventes. Reste-t-il de la place pour des aventures d’exception culturelle dans ce vaste océan du numérique ? C’est comme si la bibliothèque d’Alexandrie était accessible à tous, faut-il encore trouver le bibliothécaire.

 

Le zapping permanent donne l’impression de ne pas avoir de temps.

En réalité, nous avons du temps ! Notre espérance de vie a été multipliée par deux en cent ans, on gagne un trimestre de vie par année vécue encore aujourd’hui.   Du temps pour apprendre, se divertir encore faut-il en avoir les moyens.

Des initiatives comme de sensibilisation sur les enjeux de la transmission sont indispensables. D’ailleurs c’est assez symptomatique de voir que lorsqu’on interroge les Français, plus ils sont jeunes plus ils renvoient vers l’Éducation Nationale pour les former, les aiguiller, les accompagner.

 

Les Gafa nous connaissent mieux que personne.

On évoque 5000 données par personne connue sur les réseaux sociaux, la plupart n’ont pas été volées mais postées intentionnellement par les personnes. Un enfant sur deux est sur Facebook l’année de sa naissance ! Non pas qu’on lui ouvre un compte, mais il y a toujours quelqu’un pour poster la photographie et le prénom du nouveau-né. Cela donne une image assez parfaite de la démographie d’un pays comme le nôtre sur une plateforme comme Facebook et permet de savoir où il faudrait construire des universités dans 20 ans, des hôpitaux dans 150 ans. On sait assez facilement quelle est la catégorie socio-professionnelle et la géolocalisation d’un pays.

 

Arrêter les courses des fakes news.

Une fausse information est propagée six fois plus vite et plus rapidement qu’une véritable information. Souvent parce qu’elle nous sidère, nous amuse, Mais en la relayant, elle acquiert du crédit et c’est ainsi que vous vous retrouvez avec des gouttes d’eau qui se transforment en avalanche sur toute la planète au risque d’entretenir d’une pollution numérique exponentielle. C’est une des chances de l’écrit d’avoir une authenticité, une force à laquelle on confère une véracité des choses et des dires. Je parle de véracité et pas de vérité.

 

Taper au portefeuille des fabricants de fake news

Lorsque la puissance publique décide d’avoir une loi pour combattre les fakes news, c’est bien, mais si dans le même temps vous les financez comme c’était le cas, il y a encore un an et demi, par des publicités (comme celles du Ministère des Armées essaie de recruter des militaires sur des sites qui sont en fait des sites de djihadistes avec assez peu de chances d’y arriver mais qu’au passage vous les avez financé et que vous avez donné du crédit avec la Marianne que vous mettez dessus, il y a une incohérence très forte ! C’est en cela que l’un de nos combats à la villa numéris consistait à aller voir les marques pour leur dire qu’elles avaient une responsabilité. Sur le milliard d’euros investit en publicité numériques en France, des millions vont dans les poches de personnes qui passent leurs journées à raconter à peu près n’importe quoi. Vu du marché, ce n’est pas beaucoup, vu de la responsabilité qu’elle implique, c’est énorme.

Aujourd’hui les pouvoirs qu’ils soient économiques ou politiques ont la capacité d’aller taper au portefeuille des fabricants de fake news. C’est important tant pour prendre conscience des effets pervers de la publicité non maîtrisée d’une part que d’autre part pour éradiquer ces phénomènes qui polluent, mais avec des risques qui vont au-delà puisque cela profite à des organisations à des fins soit mercantiles soit idéologiques ou géopolitiques aux buts assez peu diplomatiques, il faut bien le reconnaître.

 

La relation digitale impose une réponse immédiate du monde réel

Aujourd’hui, un libraire qui n’a pas le livre sous la main que vient lui demander un client, c’est un client perdu au profit d’Amazon avec un service qui remarquablement efficace.  Que ce soit pour la commande ou le SAV, Amazon a établi un standard de consommation mondiale, et vous voudriez que toutes les sociétés fonctionnent aussi bien.  Cette satisfaction crée une forme de pression et de virtualité appliquée à des domaines ou même le virtuel ne rentre pas. On est tous devenu incapable de faire la file d’attente plus d’une minute chez son boulanger, le pauvre type n’a pas été préparé à cela, loin s’en faut.

Il faut bien voir que ce qui fait le prix d’un livre ou d’un journal, c’est tout ce que vous ne lisez pas. Parce que vous avez acheté et lu des journaux ce matin, vous y avez passé quoi quinze/vingt minutes, si je vous demande les 2,50€ qu’a coûté ce journal pour les quelques feuillets que vous avez lu, à la fin vous allez le trouver super cher ce journal. Et donc ce qui a fait le prix et la valeur de ce que vous avez lu c’est tout ce que vous n’avez pas lu dedans avec néanmoins cette saveur de pouvoir entrer dans un article sur un sujet dont vous n’imaginiez pas, un instant auparavant, qu’il pouvait vous intéresser.

 

Toute la difficulté dans l’espace numérique est de favoriser la sérendipité

Développer une vision encyclopédique reste ce qui coûte cher pour les acteurs numériques. C’est une expérience difficile à créer d’autant que les utilisateurs font toujours le choix de la liberté la plus large. Si le numérique c’est la liberté de choix, c’est à vous de l’utiliser avec responsabilité.

 

Développer une vision encyclopédique reste ce qui coûte cher pour les acteurs numériques. C’est une expérience difficile à créer d’autant que les utilisateurs font toujours le choix de la liberté la plus large. Si le numérique c’est la liberté de choix, c’est à vous de l’utiliser avec responsabilité.


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