Tout magasin raconte le monde
Hamac, bol à kava polynésien calumet, shampoing, chicotte, tong ou gilet jaune… si cette accumulation ressemble à une liste à la Prévert, elle éclaire les phénomènes de réappropriations et de réinventions des objets à partir du XVIIIe pour consolider une culture matérielle mondiale. Le Petit Magasin du monde reprise en poche 1001 Nuits d’une chronique estivale quotidienne sur France Culture de 40 objets, est tirée de la somme collective, Le Magasin du monde, La mondialisation par les objets du XVIIIe siècle à nos jours, sous la direction Pierre Singaravelou, Sylvain Venayre (Fayard 2020). Elle rappelle que la circulation des objets contribuent depuis des millénaires au métissage universel, de l’habitat à l’alimentation, du corps à la religion… « Les objets sont le meilleur biais, à l’échelle du monde, pour appréhender les humains. » insistent les deux historiens férus d’Histoire globale. »
Le digital, une autre matérialité
Au-delà de ce qui peut relever de l’anecdote ou de l’arbitraire, leur inventaire révèle l’évolution des rapports de force économiques et géopolitique et l’impact de la démocratisation des objets sur l’anthropocène.
Par contre, en annonçant la dématérialisation comme la fin des objets, les auteurs étayent naïvement que le numérique serait dématérialisé oubliant qu’il nécessite d’autres matières, des métaux rares à la fibre … dont qu’il conviendrait de faire aussi rapidement l’histoire globale.