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RSE #Interview

Print Ethic est une démarche de long terme qui implique une véritable évolution

03.02.2022
Créé en 2018, à l’initiative de l’UNIIC, le label Print Ethic est devenu le nec plus ultra en matière de RSE pour les imprimeurs. Le référentiel est fondé sur les sept « questions centrales » de l’ISO 26000, mais se concentre sur les enjeux prioritaires pour le secteur. De plus en plus d’entreprises se portent candidates. L’occasion de faire un point avec Valérie Bobin Ciekela, responsable Développement RSE sectorielle de l’IDEP et responsable de la mise en place du label.

Comment se porte Print Ethic depuis ses débuts et les conditions ont-elles changé?

Valérie Bobin Cieskela, responsable Développement RSE sectorielle de l’IDEP

Pour rappel, Print Ethic est issu d’un travail collectif entre les représentants de la branche de l’Imprimerie (patrons et salariés) et leurs principales parties prenantes : grands clients, fournisseurs de machines et de papier, pouvoirs publics, CITEO, etc…. avec une mise en œuvre opérationnelle confiée à l’IDEP. 12 enjeux ont ainsi été identifiés qui structurent la démarche Print Ethic.

Une fois ce référentiel créé, évalué par l’AFNOR et reconnu conforme aux exigences de l’ISO 26000, la branche a défini un programme d’accompagnement pour les entreprises. Un référent est nommé (il doit être salarié de l’entreprise) et va suivre une formation/action sur la méthodologie RSE. Etalée sur environ 8 mois cette formation de 4 jours va aider le référent et le dirigeant à s’auto-évaluer par rapport au référentiel, à sensibiliser et impliquer les équipes, à définir les axes prioritaires et à mettre en place tous les outils de pilotage pour créer une vraie dynamique d’amélioration continue. A l’issue de cette formation animée par le cabinet des Enjeux et des Hommes, l’entreprise est prête à candidater pour le premier niveau de labellisation[1]. Pour les entreprises qui appliquent les conventions collectives des Industries graphiques, cette formation est intégralement prise en charge par la branche.

La formation a été conçue à l’origine en 100% présentiel, mais avec le COVID nous avons dû la ré-aménager en format distanciel.  Pour les prochains groupes, nous envisageons un parcours hybride, moitié présentiel moitié distanciel, qui permettra d’avoir les avantages des deux systèmes.

La candidature de l’entreprise à la labellisation, sous la forme d’un dossier dont le contenu est défini dans le référentiel, est ensuite examinée par un comité de labellisation composé d’une douzaine de personnes répartis en 4 collèges : les représentants des employeurs, les représentants des salariés, les parties prenantes externes et les experts RSE. La labellisation est attribuée sur la base du dossier et d’un échange entre le comité et l’entreprise.

Depuis 2019, une quarantaine d’entreprises ont démarré. Malgré le COVID, en décembre 2021 nous avions 18 labellisés, et 16 entreprises qui avaient terminé leur formation et étaient en cours de préparation de la labellisation. Le prochain groupe a été constitué et la formation démarrera en février 2022, pour sept nouvelles entreprises.

Les conditions financières restent à ce jour similaires à celles du début : pour les entreprises de la branche, le seul coût de la labellisation va être le temps investi par l’entreprise, jusqu’au niveau 4. Pour le passage du niveau 4, un audit externe sera à réaliser et financer par l’entreprise. Bien sûr, la démarche peut également générer des coûts indirects de formation, d’investissement ou autre.

Quelles sont les motivations des nouveaux affiliés ?

Les entreprises s’engagent pour deux raisons principales : l’envie d’avancer avec leur équipe sur les grands enjeux sociétaux auxquels nous sommes confrontés, et le besoin de répondre aux attentes de leurs clients. Les entreprises qui n’ont que cette deuxième motivation optent parfois pour une approche moins engageante que Print Ethic, comme par exemple une évaluation par questionnaire du type Ecovadis qui permet d’obtenir rapidement un « coup de tampon » RSE. En effet, comme expliqué précédemment, Print Ethic est une démarche de long terme qui va impliquer une véritable évolution voire transformation de l’entreprise et nécessite une forte conviction du dirigeant.

Le choix de Print Ethic plutôt que d’un label « généraliste » comme ceux de l’AFNOR ou d’Ecocert, tient à plusieurs considérations : les enjeux spécifiques au secteur, dans lesquels les entreprises se reconnaissent ; l’aide à la structuration et l’amplification de démarches parfois pré-existantes ; le caractère progressif ; l’accompagnement, vraiment apprécié par les entreprises, qui continue au-delà de la première labellisation, au travers du réseau des référents.

Quelles sont les perspectives ? 

Le développement continue, avec de nouvelles entreprises qui démarreront en 2022 et les entreprises déjà engagées qui progressent dans leur mise en œuvre. Nous continuerons cette année, comme en 2021, à animer des webinaires mensuels thématiques, permettant des échanges d’expérience. Ces temps collectifs sont très appréciés. L’UNIIC, au travers de Matthieu Prevost, est un soutien précieux pour accompagner les entreprises de Print Ethic sur tous les sujets liés à l’environnement.

Nous avons également lancé fin 2021 la première évaluation du processus de labellisation, qui va être confiée à l’AFNOR. Cet audit bisannuel permettra de vérifier le fonctionnement du comité de labellisation, le respect du référentiel et d’auditer sur site un échantillon d’entreprises labellisées. C’est une étape indispensable pour garantir la robustesse du label, dont le coût est supporté par la branche et non par les entreprises.

Par ailleurs, nous réunirons mi 2022 le comité d’orientation de Print Ethic, un groupe très ouvert qui réunit les principales parties prenantes pour rendre compte de l’avancée du label et envisager des évolutions du référentiel. C’est également le comité d’orientation qui définit les membres du comité de labellisation.

Un travail important de communication sur le label, auprès des entreprises mais aussi des parties prenantes comme les grands donneurs d’ordre est également prévu pour 2022.

Enfin, en termes de développement, la branche doit se pencher sur l’accueil d’entreprises de secteurs proches (emballage, routage, etc.) et sur une éventuelle adaptation du référentiel, qui pourrait être construite avec les représentants de ces secteurs.

Print’Ethic – Un label RSE dédié au secteur !

[1] Le label est structuré en 4 niveaux, selon le nombre d’enjeux traité par l’entreprise : niveau 1 pour 3 enjeux, niveau 2 pour 6 enjeux, etc. avec l’obligation de monter d’un niveau tous les trois ans


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