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Presse #Interview

Press is money, pour Xavier Dordor, MyEventNetwork

26.01.2021
[Spécial La Presse au Futur] Créateur de MyEventNetwork, Xavier Dordor revendique qu'il n’y a pas qu'un seul modèle économique pour la presse, mais plusieurs. L’intérêt est de chercher le sien. L'ancien Directeur général associé de CB News /CB Média anime le 3 février (10:15-11:15) : Les nouvelles stratégies de la presse : Press is money. L'occasion d'envisager des modèles pertinents avec Franck Annese (So Press) et Bertrand Gié (Le Figaro, GESTE).

Quelle sera la ligne directrice de votre conférence et quels vont être vos intervenants ? 

Xavier Dordor, créateur de MyEventNetwork @DR

Je voudrais montrer que le modèle économique de la presse n’est ni figé ni condamné et que son évolution est polymorphe. Elle dépend des atouts de chaque groupe, de chaque marque de presse, de chaque publication.

Les intervenants sont Franck Annese, fondateur du groupe So Press qui a marqué la presse magazine depuis une quinzaine d’années et Bertrand Gié, directeur du pôle news du groupe Le Figaro, président du GESTE et grande figure du digital média. À première vue, vous pensez que tout les oppose… mais ils ont en commun de sortir des sentiers battus dans le secteur de la presse et d’innover chacun dans le développement du business de leurs médias. Les armes ne sont peut-être pas les mêmes, les enjeux non plus.

 Quel est le nouveau modèle économique de la presse, fragilisé par la transition numérique, la restructuration de la distribution ?

 Il n’y a pas un seul modèle, mais plusieurs. L’intérêt est de chercher le sien, d’identifier les leviers et de les travailler suffisamment longtemps et en profondeur pour que cette évolution soit perceptible et effective. On souffre souvent du syndrome de l’instabilité chronique en presse : trop de tentatives en même temps et pas assez de temps pour les développer. Le lecteur, l’acheteur, globalement tout l’éco-système ne vivent pas votre titre à votre rythme, c’est une vérité qu’on oublie.

Pour répondre à votre question, basiquement, nous sommes passés du simple marché bi-face – vente au numéro + Publicité – à un marché multi-ressources aussi prometteur que pernicieux car on peut se perdre entre l’essentiel et l’accessoire aussi valorisant soit-il…. Tous les facteurs que vous citez (le numérique, la distribution) et les autres vous amènent à inventorier chaque levier, à étudier son potentiel, son coût donc sa marge et le temps nécessaire pour le développer !

Comment les éditeurs de presse peuvent-ils compenser la perte de revenus publicitaires ? 

Par les revenus publicitaires d’abord ! Il n’y a aucune fatalité à perdre 10/ 15 / 20 % de CA par an. Que peut-on faire pour que les marques clientes d’hier fassent un plus gros CA demain ? Que doit-on leur proposer en info, en visibilité ou en accompagnement de leurs marques, en service payant pour reconstruire un flux monétaire avec elles ?

De même pour les lecteurs : ils sont moins nombreux (ce qui reste parfois à prouver), les composantes de la classe ou de la catégorie de chacun ont évolué (âge, culture), chercher les nouveaux discriminants et proposer d’élargir l’offre, rentable cela va de soi. Quand l’effectif diminue, il faut augmenter le revenu moyen par client (l’ARPU). C’est basique et cela ne concerne pas que le digital, au contraire, il faut s’en extraire et utiliser ses compétences. Mais la vraie vie : salons/ exposition/ services/commerce, …sont des directions souvent pertinentes et sans doute à creuser pour faire autre chose. Soyons agiles !

La richesse de la presse vient-elle encore de l’information ? 

 Oui, complètement. Deux éléments soudent votre communauté : la qualité de votre contenu (pertinence/ utilité/ non subsidiarité) et votre marque de presse (signature/ caution / capacité à supporter produit et services…)

Je préfère le concept de contenu à celui d’information qui est trop assimilée à la ‘news’, souvent galvaudée et où vous pouvez être facilement en concurrence, alors que sur les contenus vous pouvez vous différencier.

De plus, même si les réflexes sont identiques, les solutions peuvent être in fine assez différentes entre la presse d’informations et la presse à centre d’intérêt que ce soit sur la cuisine, la déco, les voyages… Ne serait-ce que parce que vous ne maitrisez guère l’actualité et son tempo, on en sait quelque chose ces temps-ci, alors que vous orientez les contenus thématiques suivant des protocoles assez simples par marché. La presse B2B a l’avantage de l’une et l’autre : le stimulus de l’actualité et la récurrence de la communauté : c’est pratique !

La situation est-elle la même en Europe ou dans le reste du monde ?

Je ne sais pas mais il n’y a pas de raisons pour que les problématiques soient réellement différentes : l’encadrement juridique, les ouvertures de marché, les opportunités numériques sont peut-être différentes mais ce n’est qu’une question de temps ou d’étapes, … et les réponses de ce fait sont différentes.

Pour aller plus loin : www.myeventnetwork.com
Pour s’inscrire à la conférence : Press is money. 


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