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Parler du monde à travers le prisme du corps, Aude Lalo, fondatrice du magazine FLUSH

29.04.2021
Sortir un magazine papier consacré aux tabous, il fallait oser ! Aude Lalo a fait ce choix en lançant FLUSH en novembre 2018. Malgré les rires moqueurs de certains à ces débuts, le trimestriel tire à 10 000 exemplaires en moyenne. Car loin d’être anecdotique, FLUSH donne l’occasion de parler des faits de sociétés à travers le monde. Un magazine curieux, dans tous les sens du terme.

Le 10e numéro vient de sortir, que dîtes-vous à ceux qui pensaient que le magazine ne tiendrait pas ?

Que notre audace a payé ! C’est vrai que notre ligne éditoriale, si singulière, était un pari. Notre fonds de commerce, c’est de parler du monde à travers le prisme du corps, de l’intime… jusqu’aux toilettes ! À mon sens, il y avait une place à prendre sur ces questions de l’intimité, du tabou, même si (ou devrais-je dire puisque ?) FLUSH ne rentre pas dans les cases : on fait de l’actu, de la société, avec un ton décalé, des illustrations originales, de la BD… En ce sens, on se rapproche davantage du mook que du pur magazine presse. L’objet en lui-même est très qualitatif : papiers offset, pelliculage mat en couverture et vernis sélectif…Nous sommes partis du principe que pour que l’on achète du papier, il fallait proposer de la valeur ajoutée.

Aude Lalo, fondatrice de FLUSH © Elise Erceau

Comment se présente le contenu du magazine ? Avez-vous fait évoluer la maquette et le contenu depuis le numéro 1 ? 

La structure du magazine est la même depuis le départ : des actus « tièdes » (puisque nous sommes un trimestriel) d’économie, de design, d’écologie, de santé, et de société bien sûr. Un dossier d’une douzaine de pages, des articles sur des phénomènes plus ou moins curieux, des critiques de films/d’art, la BD « un peu d’histoire », des jeux… Et bien sûr : interview-fleuve de la personnalité en couverture ! Le fait que de grands noms, comme Antoine de Caunes, collaborent avec enthousiasme avec FLUSH nous fait peu à peu progresser en légitimité et en notoriété. Quelques rubriques ont changé, nos méthodes de travail se sont améliorées (on reste une structure artisanale) et la maquette s’est affinée mais ces changements sont marginaux.

Quel est votre lectorat ? Savez-vous où on le lit ?

Notre lectorat est urbain et mixte, j’y tiens beaucoup : je ne crois pas que l’information doive être genrée. Surprise : nous pensions notre lectorat assez jeune (nous l’avons pensé pour des 18-40 ans) et en fait FLUSH est plutôt lu par des 25-45 ans. Leur point commun est de rechercher une lecture qui sort des cases, justement, dans l’air du temps. Ces personnes sont très réceptives aux questions liées au corps. Globalement, nous proposons des contenus trouvables nulle part ailleurs. Il est important de préciser que nous nous adressons au grand public.

FLUSH se veut impertinent et populaire, mais aussi instructif.

Le magazine se vend davantage à Lyon – où nous sommes basés – à Paris, à Rennes et à Strasbourg !

Il est distribué dans d’autres pays, quel accueil a-t-il reçu ?

Les cultures belge et canadienne expliquent sans doute l’intérêt pour un média comme FLUSH. Le ton du magazine est probablement apprécié dans des pays qui ne craignent pas la causticité ou l’autodérision. Ailleurs, c’est difficile de le savoir. Nous avons les chiffres des ventes, donc on sait qu’il y en a, mais qui l’achète au Portugal et pourquoi : mystère !

Avez-vous d’autres projets ? 

Oh oui ! Nous avons développé l’année dernière une activité d’agence de production de contenus. Nous proposons aux entreprises la personnalité et le savoir-faire de FLUSH pour de la création de supports de communication haut de gamme print ou digitaux. Nous allons d’ailleurs présenter très prochainement notre première réalisation : une véritable bande dessinée mettant en scène le produit d’un partenaire. J’en suis très fière et c’est pour moi un nouveau terrain de jeux. Nous préparons aussi notre premier roman graphique, Les Lésions dangereuses, une enquête sur l’endométriose. En 2022, nous allons également sortir un nouveau site Internet qui sera complémentaire au magazine papier, avec des informations hebdomadaires, des vidéos, des produits FLUSH en vente. Petit à petit, nous développons notre activité autour de la marque FLUSH qui se consolide et c’est passionnant !

https://flushmag.fr/le-magazine/

 


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