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Presse #Interview

Les droits voisins sont une réponse à la concurrence des GAFA, pour Didier Falcand, Les Clés de la Presse.

28.01.2021
[Spécial La Presse au Futur] Didier Falcand, fondateur et directeur des Clés de la Presse est convaincu que la presse a encore un avenir, qu'il faut montrer ces signes positifs sans pour autant occulter ses difficultés. Ce fin observateur des médias anime deux tables rondes complémentaires  : le 2 février (9h-10h) - Les médias et la concurrences des GAFAS : ce n'est pas fini. What else ?, et 3 février (15h-16h) - Les stratégies de monétisation de la presse.

Comment les médias traditionnels peuvent-ils faire face à la concurrence des GAFA sans se faire dépouiller de leurs contenus ?

Didier Falcand, Fondateur et directeur des Clés de la Presse @ DR

L’Alliance et Google ont passé un accord mais cela ne concerne que la presse d’information politique et générale. Même si c’est un bon début cela pose problème aux magazines et à la presse d’information spécialisée car ils en sont exclus. L’ensemble de la presse s’était réuni mais Google enfonce un clou en les séparant. Les droits voisins sont une réponse à la concurrence des GAFA. Le SEPM a intenté une action auprès de la Haute Autorité de la Concurrence pour imposer à Google de négocier avec eux et de réussir aussi un accord. La loi concerne toutes les plateformes. Nous sommes au tout début des négociations avec les autres plateformes : Facebook, Twitter…. Les éditeurs ne sont pas pessimistes, ils savent que le dialogue avec les plateformes sera long.

Il existe aussi au niveau européen une discussion avec Thierry Breton et les GAFA pour une organisation de l’espace numérique avec le Digital Services Act. Les médias et La France espèrent graver dans le marbre cette obligation pour les plateformes de payer pour les contenus.

Les GAFAM captent plus de la moitié de la publicité sur internet, comment la presse peut trouver les financements pour continuer à vivre ? 

Les régies presse se battent pour des plateformes de marque pour les annonceurs. Ils sont relativement puissants pour proposer des choses, associant le papier, le numérique, les réseaux sociaux. Les investissements presse étaient repartis à la hausse avec d’autres voies : l’événementiel, les services, l’audio, le développement des podcasts, des enceintes connectées … Des magazines comme Philosophie magazine ou Têtu font des services en entreprises ou des concerts. À titre d’exemple, Les Échos ou Le Télégramme reprendront les activités une fois la Covid passée. La difficulté est de passer cette période. Un écosystème s’est créé avec des producteurs de contenus, des plateformes de diffusion, avec les régies publicitaires spécialisées. Cet écosystème se met en forme même s’il ne dégage pas encore beaucoup de revenus. Ouest France offre leur stratégie audio à leurs abonnées et permet de doper le nombre d’abonnés numériques. C’est une vraie piste de réflexion, il suffit de regarder Le Monde  où les abonnés payent 10 à 12 euros par mois. Les abonnements numériques fonctionnent avec des contenus de qualité.

Comment voyez-vous l’avenir de la presse dans 10 ans ? Presse papier/ presse digitale comment le mix s’organisera-t-il ? 

Il est compliqué de prévoir si on regarde les changements qui sont apparus ces 5 dernières années. Je fais partie de ceux qui sont optimistes pour la presse papier et numérique, les deux vont cohabiter. La presse ne va pas si mal, elle a quelques arguments. Si la diffusion baisse, les fréquentations numériques sont en hausse, les audiences n’ont jamais été aussi fortes : 26 millions de lecteurs internautes pour Le Figaro ! 70 à 80 titres presse sont stables ou progressent même si une partie est à la baisse.

La PQR progresse et montrent l’appétence des lecteurs à payer des contenus de qualité.

La presse magazine célèbre des nouveautés, comme Le S de Sophie Davant, lancé à 150 000 exemplaires en kiosque. Certains, comme Dr Good, avec des univers marqués marchent bien : les publications d’Eric Fottorino sur des supports originaux, engendrent 4,5 millions d’euros de CA en 2019 même s’il a beaucoup souffert de la crise de Presstalis.

Il y a des signes qui montrent que tout n’est pas fini. Quand les kiosques ont été redesignés les ventes ont pris 10 à 15 %. La presse voit des innovations éditoriales, marketing, publicitaires. C’est un monde qui bouge y compris par les acteurs avec des rachats de groupes de presse (Rewold qui rachète Mondadori, Vivendi qui reprend Prisma, la venue de Daniel Kretinsky dans le paysage français)…. Les sites internet qui deviennent des magazines – Marmiton, Gueleton, etc…

Tous ces signes montrent que la presse a encore un avenir.
Il faut montrer ces signes positifs sans pour autant occulter ses difficultés. 

Propos recueillis par Patricia de Figueiredo le 27 janvier 2021

http://www.lesclesdelapresse.fr/

Pour s’inscire aux deux tables rondes animées par de


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