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Presse #Interview

« Les Déviations changent de vie en passant au papier », Laurent Moisson.

22.12.2021
Depuis près de 4 ans, le site Les Déviations fédère les récits de celles et ceux qui ont changé de vie. De ces témoignages, son co-fondateur Laurent Moisson, historien, entrepreneur et écrivain, dont l’une des entreprises (splendens factory) réalise des magazines comme Gueuleton, a souhaité en faire aussi une édition imprimée, convaincu qu’un mook peut apporter hauteur de vues et réflexions sur le sujet.

Les Déviations racontent des changements de vie, vous-même, avez-vous eu aussi plusieurs vies ?

Laurent Moisson, co-fondateur des Déviations

 Historien de formation, j’ai voulu faire du journalisme mais je me suis spécialisé dans la recherche historique avant d’apprendre le marketing. J’ai consacré ma première partie de carrière à la transformation digitale. J’ai créé, repris, retourné différentes entreprises de conseil ou des sociétés de service en informatique. J’ai vendu ma dernière entreprise de ce type en 2014 pour créer un écosystème qui mise sur la transformation : par l’entreprenariat, par l’individu, par le design. Comment les individus se transforment par le travail ? Dans quelle mesure peuvent-ils aligner leurs valeurs, leur travail ? C’est un sujet de management de nos jours qui fait sens.
J’ai ainsi créé un groupe qui englobe un cabinet de conseil, une agence de communication, un fonds d’investissement et un pôle média.

Comment l’idée des déviations est-elle apparue ?

Je travaillais pour un grand client dans l’univers de la cosmétique et j’avais besoin d’une personne impliquée dans cet univers. J’ai sollicité Laurence Velly, journaliste, et à l’époque directrice de rédaction d’un magazine féminin appartenant à l’une de mes sociétés. Nous avons gardé le contact et je l’ai embauché quand elle avait décidé de changer de vie.

La couverture du premier numéro Les Déviations

Je souhaitais m’intéresser aux médias. Je ne souhaitais pas un nouveau média vidéo où on vous explique que tout va mal, que le monde est pourri. Je voulais quelque chose de positif.

Je suis convaincu que dans ce monde en transformation, il y a des choses positives. Je voulais parler des personnes qui les font.

Après plusieurs échanges entre nous, Laurence est revenue vers moi avec un concept assez proche des « Déviations ». Des interviews témoignages de gens qui ont changé de vie. Nous avons commencé sur Instagram où nous publions une photo et un petit texte, puis des vidéos sur Facebook. Les deux premières ont eu un petit succès, mais la troisième a littéralement explosé avec Ariane qui travaillait dans la haute couture et après un burn-out, s’est mise à écrire et faire de la télévision.  https://www.youtube.com/watch?v=bWj0LOjjwzo

La vidéo a fait plus de 6 millions de vues ! Elle est sortie en septembre et pendant quelques jours elle a été la plus grosse audience française de Facebook. Immédiatement, des centaines de personnes nous ont sollicités pour les aider à changer de vie. Le départ de Laurence pour une autre vie professionnelle a accéléré cette réflexion. Entre temps nous avions organisé les premiers Meet-up, des rencontres entre les témoins et leur public pour répondre aux questions de ceux qu’ils avaient inspiré. Assez vite j’ai vu la limite de cet exercice, un témoin témoigne mais n’a pas le recul d’un expert. Alors on s’est mis à certifier des professionnels de l’accompagnement afin qu’il puisse répondre à nos auditeurs en ayant pris le soin de nous rassurer sur leurs compétences et leur état d’esprit.

Pourquoi avoir voulu passer sous une forme imprimée ?

Ce phénomène de changement de vie est riche et complexe. Certains schémas classiques aboutissent, d’autres entraînent des désillusions. Cela nous est apparu intéressant de prendre du recul sur ce phénomène. De casser ce discours du changement de vie en trois clics avec des discours hyper-stéréotypés. Mon passé d’historien est revenu.

Le papier apporte une réflexion, un condensé de pensées.

Qu’est-ce que les lecteurs pourront trouver dans la prochaine publication ?

Nous allons interroger le changement de vie et la quête de sens dans l’espace et le temps. Est-ce que notre génération serait la seule à être intéressée par la quête de sens ? Il y a 300 ans, que pensaient-ils ? Avec le témoignage d’historiens, de biologistes, de neuroscientifiques pour savoir ce qui se passe dans le cerveau, au niveau des hormones, etc… dans l’espace, quand on entend « les jeunes veulent être en harmonie avec un certain nombres de valeurs », qui sont ces jeunes ? Est-ce que ce sont les occidentaux qui ont un deux enfants par couple ? Où les jeunes qui naissent dans des civilisations et sociétés différentes des nôtres ? Étudier comment d’autres perçoivent la quête de sens.

Quelle différence entre les versions papier et numérique ?

Les pages intérieures du Mook

La version numérique se présente comme une succession de témoignages qui ne sont pas modérés.

 

À l’inverse, dans la version papier, même s’il demeure quelques témoignages de célébrités ou de personnes qui illustrent un certain nombre de déviations standards ou classiques, nous avons été chercher des experts, des philosophes, des penseurs, des chercheurs, des scientifiques afin de structurer un sens de l’histoire.

Qu’est-ce que la quête de sens au travail ? Pourquoi tant de gens ancrent leur déviation dans le travail, tout en disant qu’ils refusent d’être défini par leur travail ?

Quels sont les grands axes de déviation ? Les accidents de la vie ?  Comment se concrétisent-ils ? Les phénomènes sociétaux, la redéfinition d’un pays comme la France avec la néo ruralité, le télétravail, l’essor des villes moyennes ?

Quand va-t-il sortir et où sera-t-il diffusé ?

Nous avons imprimé en prévente quelques milliers d’exemplaires avec l’idée que les gens qui nous suivent peuvent l’offrir à Noël. Au début de l’an prochain, le Mook de 196 pages sortira en kiosque en visant 40 000 exemplaires. Nous avons apporté un soin particulier au fonds mais à la forme également avec un papier de qualité, le choix des illustrations.

Imprimé en France, il est prévu une parution semestrielle.  Ce numéro zéro ne se périmera pas, il est fait pour être conservé. Les numéros suivants seront consacrés à plusieurs sujets comme l’exil ou les carrières courtes, sur certaines déviations plus spécialisées

En écrivant, nous nous sommes pris au jeu et le contenu sera beaucoup plus dense que prévu !

 

 

Propos recueillis le 30 novembre 2021 par Patricia de Figueiredo

 


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