Les attentes de la filière graphique, Benoît Duquesne, président de l’UNIIC
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Les attentes de la filière graphique, Benoît Duquesne, président de l’UNIIC

15.09.2021
De la nécessité d’un dialogue entre pouvoirs publics pour corriger distorsions concurrentielles, faciliter les ouvertures de filières jusqu’à un Bigbang fiscal, Benoit Duquesne, Président de l’UNIIC, s’est prêté sans fard au jeu des attentes et des propositions de la filière industrielle graphique à destination des candidats à la présidence de la République.

La première attente concerne les pouvoirs publics nationaux et territoriaux qui ont souhaité replacer l’industrie innovante et performante au cœur d’une politique de relance dont les effets de levier doivent être centrés sur la création de valeur dans les territoires.

Benoit Duquesne, Prdt UNIIC, Imprimerie Tonnelier

Cette affirmation est louable mais s’adresse peu aux PME et encore moins aux TPE dont l’agilité non délocalisable est faiblement prise en compte.
Pour le secteur graphique dont les atouts innovants (procédés, process, matériaux) sont au cœur de notre constante mutation, cette prise en compte est une urgence tant nous constatons que les modèles digitaux sont priorisés dans les politiques d’aide à l’innovation.
Depuis plus d’une décennie, optimistes et déclinistes se penchent sur l’avenir de la matérialité alors que chacun est désormais convaincu du caractère vertueux et durable de l’imprimé par rapport à « l’ordre numérique » qui se traduit par des vecteurs qui peuvent être intrusifs.
En conséquence cette attente réside donc dans la restauration urgente d’un équilibre papier/ numérique pour éviter les diabolisations de la communication « physique » dont on connait le pouvoir de suggestion et de temps long dans un monde adossé à la dictature de l’urgence.

Cette recherche d’équilibre suppose aussi que toute mesure, tout projet de loi, tout projet de décret impactant la filière qui ne serait pas fondé sur une concertation étroite avec les acteurs de la chaine de valeur de l’imprimé doit être banni des pratiques politiques.

La deuxième attente porte sur les distorsions concurrentielles, avec les conséquences qui y sont liées en termes de moins disant et de délocalisation vers des pays qui n’ont ni nos normes environnementales ni nos normes sociétales

Il nous importe en ce domaine que le politique puisse avoir une parole forte se traduisant par une réforme du code des marchés publics dans un premier temps pour renforcer au plus vite la notion d’offre anormalement basse et muter vers un coût complet intégrant circuits-courts et RSE.

Au-delà de cette réforme, il faut lier les aides, à la conception et à la production, à la localisation.

Il faut donc relancer le projet de crédit d’impôt relocalisation.

La troisième attente porte sur l’ouverture de nouvelles filières et sur l’implication de l’État dans l’ouverture de la CNI à une filière de la production imprimée. Elle rejoint la même problématique de convergence pour les champs conventionnels et la fusion des convention collectives devenues très urgente à mettre en œuvre avec la fonction régulatrice de l’État.

La quatrième attente tient à la structuration d’un centre technique aux métiers de la transformation du message imprimée de l’amont à l’aval tous procédés confondus.

La cinquième attente est liée à la simplification des strates d’interlocuteurs pour les entreprises avec la déperdition qui y est associée.

La sixième attente est liée au ‘bigbang’ fiscal indispensable pour clarifier nombre de définitions (dont le fait générateur de la TVA) qui porte préjudice aux entreprises du secteur rarement considérées comme prestataires de services entrainant ainsi une avance de la TVA à l’État contrairement aux autres états Européens.

La septième attente concerne l’initiative que nous attendons des pouvoirs publics pour nous aider à redresser la notation financière dégradée attribuée au secteur graphique… du fait d’une grille d’analyse n’intégrant pas les « valeurs immatérielles associées (RSE, marque employeur etc….)

La huitième attente porte sur la refonte des relations individuelles du travail.

Comme tous les secteurs composés de pme dont la force tient à l’agilité productive, l’imprimerie a besoin de sécurité juridique et de prévisibilité dans la gestion quotidienne de ses relations sociales.

Si plusieurs réformes sociales majeures   ont été engagées, force est de constater qu’il subsiste un nombre considérable d’incohérences qui obèrent les relations individuelles du travail (gestion et contrôle des arrêts maladie, absence de neutralité des contrôleurs chargés de vérifier la réalité des motifs d’arrêts, rapports avec la médecine du travail et gestion de la notion d’inaptitude)…

Ces éléments qui déséquilibrent les rapports employeurs/salariés et entament la confiance entre les parties avec les conséquences sur l’emploi doivent être revisités de toute urgence pour restaurer équitée et sécurité.

Benoit Duquesne, Président de l’UNIIC


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