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Société #Interview

Le papier aura de plus en plus un effet différenciateur, pour Michel Collin, directeur de création.

23.11.2020
Après plusieurs années passées en agence en tant qu’illustrateur, graphiste, rédacteur-concepteur puis directeur artistique et communication, Michel Collin a décidé il y a dix ans de créer sa propre structure. Identité visuelle, édition, conseil et communication, le papier reste, selon lui, au cœur de toutes les stratégies.

Quel est l’impact de la crise de la covid sur votre activité ?

Au départ mes clients étaient des agences mais de plus en plus, mes interlocuteurs sont les dirigeants de grandes marques. Ce qui est plus intéressant car ils sont décisionnaires. Certains sont en effet très impactés par la crise de la Covid, en dépôt de bilan pour les plus touchés ou avec des projets différés pour d’autres.

L’écrit a -t-il un avenir où l’image a-t-elle tout emporté ?

L’imprimé a encore de beaux jours devant lui. Par paresse, beaucoup de communications passent désormais par les réseaux sociaux, par mail. Du coup, le print devient un élément remarquable, dans le sens qu’il acquiert une plus grande visibilité. Ce qui ne veut pas dire qu’il doit devenir une rareté mais il devient emblématique, original, luxueux. Le meilleur exemple reste la carte de vœux ; recevoir une carte dans sa boîte aux lettres est une marque d’attention, à la différence des cartes de vœux que l’on reçoit par mail et qui sont noyées dans la masse.

Quelles valeurs portent l’imprimé pour la communication corporate ?

Le papier est porteur de valeurs intrinsèques qui transparaissent dans son aspect physique : sa main, le grain, son format…. Je suis très sensible à cette caractéristique d’autant plus que je travaille aussi pour une marque prestigieuse de papiers d’art. Sans parler des valeurs essentielles d’attention, de respect, qu’il véhicule.

Observe-t-on des évolutions ces dernières années sur l’utilisation de l’imprimé ?

Catalogue Fleury Michon

Les coupes budgétaires peuvent entraîner une diminution de l’usage du papier comme pour les rapports annuels qui, il y a quelques années encore, faisaient l’objet de compétition entre sociétés alors que maintenant, il est soit digitalisé soit réalisé avec un papier de moins bonne qualité. Mais globalement l’imprimé revient dans la communication corporate.

Je citerais le catalogue qui fait de nouveau partie de la communication. Il permet de véhiculer les valeurs de l’entreprise, de faire passer des messages. Pour cela, la qualité du papier reste fondamentale. Dans les grandes entreprises le maintien d’un vrai magazine interne peut être un bon baromètre de l’importance qu’elle consacre aux RH.

Le papier traine-t-il encore des idées reçues en matière d’environnement ?

Affiches qui avaient été diffusées par l’ONU à l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes en 2011

Les gens sont d’avantage informés désormais. Le « papier bashing » recule. Son usage est beaucoup mieux perçu comme un acte écologique ; il permet de faire vivre toute une filière, il valorise la culture du bois et fait partie d’un cercle vertueux. Il n’y a que le papier bas de gamme qui traine encore avec lui une image différente et peu valorisante.

Quel avenir voyez-vous pour le print ?

Si je devais conclure, je dirais que le print, donc le papier, a un vrai avenir grâce notamment à son effet “différenciateur”  face au numérique envahissant… Il va gagner en statut ce qu’il va perdre sur le terrain. De plus en plus, son recours sera associé à une forme de qualité.

www.michelcollin.com 

 

 


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