Accueil>Nos actions>Le Blog #Lepapieraufutur>« Le livre favorise la tolérance et le respect de l’autre », Marie Mercier, Sénateur de Saône-et-Loire
Société #Interview

« Le livre favorise la tolérance et le respect de l’autre », Marie Mercier, Sénateur de Saône-et-Loire

18.11.2020
Marie Mercier, Sénateur de Saône-et-Loire, Secrétaire du Sénat, fait partie des 68 sénateurs signataires de l’appel, paru dans le Figaro, lancé par Laure Darcos, considérant les librairies comme "des commerces de première nécessité" et demandant leur ouverture pendant le confinement. Elle milite pour laisser une place importante à la Culture et à l’écrit dans nos sociétés en évolution.

Pourquoi avez-vous signé cet appel des 68 sénateurs ?
Par amour du livre et des libraires !
La lecture peut s’envisager sous deux angles. Il y a le premier aspect plutôt récréatif qui permet la stimulation de l’imaginaire et l’évasion de sa propre existence. Le second découle directement du premier : le renforcement de la curiosité et l’ouverture sur le monde extérieur. Le livre est donc un outil indispensable au développement de l’esprit et à l’épanouissement de chacun. Les conseils et le contact avec un libraire accompagnent le choix et sont irremplaçables.

Qu’est-ce qu’un bien essentiel selon vous ?
C’est un bien indispensable à la vie. La lecture est un moyen pour penser et aiguiser le sens critique, pour appréhender le monde qui nous entoure, nous connaître nous-mêmes et nous éveiller à la compréhension de l’autre, pour échanger et transmettre, pour attiser la curiosité et rêver. Le lien qui existe entre lecture, éducation, liberté et démocratie n’est plus à prouver, les autodafés de livres en témoignent tout au long de l’histoire de l’humanité, et sous la plume d’auteurs exceptionnels.

Quelle place la culture devrait-elle occuper dans notre société en changement ?
Le monde et notre pays connaissent de grandes tensions. L’homme s’interroge sur son avenir, sur l’évolution de la démographie, sur les changements de l’environnement et les inégalités d’accès aux richesses. Des révolutions, numérique et digitale, se jouent. Pour comprendre toutes ces métamorphoses, la culture est un repère, une boussole, une clef. En période de crise économique et sociale, la tentation de réduire la culture, perçue comme une dépense secondaire, est grande. Or c’est tout le contraire qu’il faut faire. Le livre participe à éviter le repli, l’exclusion et la violence. Il favorise au contraire la tolérance et le respect de l’autre par l’accès à la connaissance.

Quel rôle l’imprimé peut-il tenir dans l’après Covid et participer à la reprise ?

La révolution du numérique est une réalité qui bouleverse notre rapport au support papier. Y être réfractaire n’est pas raisonnable et les imprimeurs en sont les premiers conscients. De manière générale, on assiste à une baisse d’activité en ce qui concerne l’impression de masse. Parallèlement, les activités de web-to-print progressent. Elles répondent à une nouvelle demande qui correspond aux opportunités qu’offrent l’impression numérique.
Il faut également avoir à l’esprit l’aspiration à une économie circulaire à laquelle les imprimeurs doivent prendre part.

Pensez-vous que le papier/l’imprimé puisse participer à la sobriété numérique nécessaire selon le récent rapport de la mission d’information de votre confrère Hervé Maurey sur l’empreinte environnementale du numérique ?

La proposition de loi à laquelle vous faites référence est davantage axée sur le caractère énergivore des terminaux. La question des centres informatiques et des réseaux doit également être abordée à l’aune du prisme environnemental. L’enjeu de ce texte est donc celui des matériaux utilisés dans la fabrication des outils numériques, ainsi que l’émission de gaz à effet de serre qui en découle.

https://culturepapier.org/les-librairies-sont-des-commerces-de-premiere-necessite-lappel-de-68-senateurs/


Continuer la lecture