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La lettre d’info #11 de l’Association

07.12.2023

Pour cette lettre d’information, nous avons choisi de mettre en lumière l’un des supports papiers les plus appréciés des Français, la carte postale.

Au-delà des enjeux économiques et sociaux particuliers pour les fabricants, vendeurs (notamment les buralistes) et distributeurs (La Poste bien évidemment), la carte postale papier propose des atouts qui la rendent unique. J’en retiens personnellement trois.

Le premier est que le choix d’envoyer une carte postale papier représente un effort beaucoup plus important que l’envoi d’une photo par smartphone : choix de la carte, rédaction, timbrage, envoi… Cet effort est donc la marque d’un fort respect de celui qui l’adresse pour celle ou celui qui la reçoit. A l’heure des likes faciles, l’effort est un symbole très fort. Le second atout est que la carte postale, comme nous le détaillons dans cette lettre, représente un genre littéraire en lui-même. Le troisième, preuve de l’attachement de beaucoup de nos concitoyens, est que le nombre de collectionneurs de carte postale ne cesse de progresser, je ne connais pas encore de collectionneurs de sms !

  “Recto-Verso: Les faces cachées de la carte postale”

Nicolas Hossard est sociologue et historien, il est notamment l’auteur de l’essai “Recto-Verso: Les faces cachées de la carte postale”, édition Arcadia, dans lequel il tente de répondre à une question simple : pourquoi la carte postale apparue lors de la guerre de 1870 survit-elle dans la jungle de la communication ? Sans doute parce qu'en prenant son temps, la carte postale gagne en sens, en attention portée au destinataire. Sans doute aussi parce qu'elle est un objet propre à un contexte, les vacances, où l'on est censé ne jamais être pressé. Telle est l'ambition de ce livre : dévoiler les faces cachées des cartes postales afin de mieux comprendre le sens d'un geste profondément ancré dans nos habitudes.

Pour Nicolas Hossard, “C’est un média qui n’est pas de l’immédiat. Cet objet du tourisme ne véhicule que des bonnes nouvelles. Il existe une poésie associée à son itinéraire, en avion, en bateau ou en train. On peut renvoyer une carte au prochain voyage ou ne jamais y répondre. Je ne dirais pas qu’elle est un média de la lenteur, car ce serait trop péjoratif, mais elle ne souffre pas d’immédiateté, elle prend son temps. Évidemment, elle est moins rapide que les SMS, entrés en usage depuis le début des années 2000. Même si elle lambine, elle plaît. C’est un mode ludique et normé de lien social. Sa valeur sentimentale reste intacte. Elle est un peu l’emblème de la slow communication.”

Pour cet historien, la carte postale représente un véritable investissement de soi “On choisit l’image en fonction de la personne à qui on l’adresse. Par l’écriture manuscrite, on laisse une trace intime de sa main. Son message est secondaire, son intention compte davantage : « Je pense à toi. » Elles sont envoyées d’un nomade à un sédentaire, d’un contexte exotique à un contexte quotidien. On peut la signer à plusieurs. Et peu importe si l’on rentre de voyage avant même qu’elle ne soit parvenue à destination.”

Selon lui, sans tomber dans la nostalgie, écrire une carte postale, plutôt qu’un SMS représente presque une démarche de rupture, démarche qu’il définit comme : “Un acte résistant – ou « résistemps » ! puisque l’utiliser, c’est revendiquer une certaine lenteur. La carte postale, qui oblige à ralentir, questionne cette vitesse réduite : « Et toi, tu fais quoi pour être lent ? »

  Le musée de la carte postale

Le musée de la carte postale d'Antibes est un musée consacré à la cartophilie ouvert en 2000 à Antibes sous l'impulsion de Christian Deflandre, collectionneur à partir de collections personnelles. Sa vocation essentielle est donc la découverte pour le grand public néophyte de la carte postale en tant qu'objet de collection, tout en attirant également un public de connaisseurs.

Le musée dévoile une exposition permanente de plusieurs milliers de cartes postales de toutes les époques et de tous les pays, ainsi que des expositions temporaires à thème. Les visiteurs sont initiés à l’histoire de la carte postale des origines à nos jours, racontée par elle-même.

L’exposition permanente vous permettra de découvrir le premier modèle de carte datant de 1873, la vie quotidienne vue par des cartes postales, des cartes du monde entier…

Actuellement et jusqu’au 31 décembre, l’exposition temporaire est dédiée aux “Drôle d’engins volants”. De 1900 à 1914, les cartes postales vont rendre compte des débuts de l’histoire de l’aviation. Particulièrement en France où les pilotes sont à la fois de grands sportifs et des aventuriers. Une exposition passionnante à ne pas manquer si la route de vos vacances passe par Antibes.

 

La carte postale : Un genre littéraire en particulier ?

Pour beaucoup la carte postale reste associée à un rite de vacances, évoquant les ombres fraîches derrière les persiennes, les cheveux au vent et la peau caramel… mais au-delà de cette apparente légèreté la carte postale rappelle aussi quelque chose de l’ordre de la nostalgie, voire de désuet.

Écrire une carte postale voilà un geste incontournable et indémodable lorsque l’on visite un nouvel endroit. Quelques mots griffonnés au verso d’un coucher de soleil ou d’une église romane, une attention particulière portée au choix de la carte selon la personne à laquelle elle s’adresse. Le style aussi s’adapte à l’effet recherché : rassurer, surprendre, émouvoir ou encore impressionner…

La carte postale est un symbole de communication populaire. Même si elle subit de plein fouet la révolution numérique, elle a encore beaucoup de choses à nous dire. Qui plus est cette bonne vieille carte postale a encore le vent en poupe. On la voit fleurir sur les éventaires des marchands de souvenirs quand la belle saison revient. Il s’en vend trois cents millions chaque année en France tout de même ! Écrire une carte postale à l’heure du SMS, dont elle fait figure d’ancêtre, est bien un acte de résistance, une revanche de la relation concrète.

Écrire une carte postale est à la portée de tout le monde. Mais si le choix de l’illustration peut prendre du temps, le choix des mots est tout aussi important.

Beaucoup de choses ont été écrites sur les photographies au recto d’une carte postale : le choix de la couleur ou pas, le choix des lieux, l’effet artistique, le phénomène de collection pour qui s’intéresse à l’histoire, à l’architecture, à l’art et à d’autres sujets très variés… l’univers de la carte postale peut être caractéristique d’une époque, elle a ses codes propres, ses thèmes de prédilection, ses impératifs ! Comme l’illustre le livre de Manu Boisteau.

Le verso en revanche fait moins parler de lui. Que trouve-t-on au dos des cartes postales et surtout quelle sorte de littérature ?

Pour la carte postale donc, le choix des mots est conditionné par la longueur de la prose imposée par l’objet lui-même. La forme brève est bien une forme littéraire à part entière. Ce petit rectangle de papier revêt une dimension de légèreté au caractère éphémère et peut paraître trivial et anecdotique. Mais pas du tout. Au contraire, écrire une carte postale nécessite un petit peu plus de concentration que pour faire un like ou un poke. Il s’agit en somme de rédiger une sorte de poème exclusif pour le destinataire.

Dans sa théorie de la carte postale Sébastien Lapaque rappelle que l’on écrit les cartes postales avec de jolis mots, des mots de tous les jours. La fantaisie est de mise, avec de la couleur voire des dessins…

Manu Boisteau Chers tous : trésors oubliés de la carte postale à papa
Sébastion Lapaque Théorie de la carte postale

Pour cette lettre d’information, nous avons choisi de mettre en lumière l’un des supports papiers les plus appréciés des Français, la carte postale.

Au-delà des enjeux économiques et sociaux particuliers pour les fabricants, vendeurs (notamment les buralistes) et distributeurs (La Poste bien évidemment), la carte postale papier propose des atouts qui la rendent unique. J’en retiens personnellement trois.

Le premier est que le choix d’envoyer une carte postale papier représente un effort beaucoup plus important que l’envoi d’une photo par smartphone : choix de la carte, rédaction, timbrage, envoi… Cet effort est donc la marque d’un fort respect de celui qui l’adresse pour celle ou celui qui la reçoit. A l’heure des likes faciles, l’effort est un symbole très fort. Le second atout est que la carte postale, comme nous le détaillons dans cette lettre, représente un genre littéraire en lui-même. Le troisième, preuve de l’attachement de beaucoup de nos concitoyens, est que le nombre de collectionneurs de carte postale ne cesse de progresser, je ne connais pas encore de collectionneurs de sms !

 

“Recto-Verso: Les faces cachées de la carte postale”

Nicolas Hossard est sociologue et historien, il est notamment l’auteur de l’essai “Recto-Verso: Les faces cachées de la carte postale”, édition Arcadia, dans lequel il tente de répondre à une question simple : pourquoi la carte postale apparue lors de la guerre de 1870 survit-elle dans la jungle de la communication ? Sans doute parce qu’en prenant son temps, la carte postale gagne en sens, en attention portée au destinataire. Sans doute aussi parce qu’elle est un objet propre à un contexte, les vacances, où l’on est censé ne jamais être pressé. Telle est l’ambition de ce livre : dévoiler les faces cachées des cartes postales afin de mieux comprendre le sens d’un geste profondément ancré dans nos habitudes.

Pour Nicolas Hossard, “C’est un média qui n’est pas de l’immédiat. Cet objet du tourisme ne véhicule que des bonnes nouvelles. Il existe une poésie associée à son itinéraire, en avion, en bateau ou en train. On peut renvoyer une carte au prochain voyage ou ne jamais y répondre. Je ne dirais pas qu’elle est un média de la lenteur, car ce serait trop péjoratif, mais elle ne souffre pas d’immédiateté, elle prend son temps. Évidemment, elle est moins rapide que les SMS, entrés en usage depuis le début des années 2000. Même si elle lambine, elle plaît. C’est un mode ludique et normé de lien social. Sa valeur sentimentale reste intacte. Elle est un peu l’emblème de la slow communication.”

Pour cet historien, la carte postale représente un véritable investissement de soi “On choisit l’image en fonction de la personne à qui on l’adresse. Par l’écriture manuscrite, on laisse une trace intime de sa main. Son message est secondaire, son intention compte davantage : « Je pense à toi. » Elles sont envoyées d’un nomade à un sédentaire, d’un contexte exotique à un contexte quotidien. On peut la signer à plusieurs. Et peu importe si l’on rentre de voyage avant même qu’elle ne soit parvenue à destination.”

Selon lui, sans tomber dans la nostalgie, écrire une carte postale, plutôt qu’un SMS représente presque une démarche de rupture, démarche qu’il définit comme : “Un acte résistant – ou « résistemps » ! puisque l’utiliser, c’est revendiquer une certaine lenteur. La carte postale, qui oblige à ralentir, questionne cette vitesse réduite : « Et toi, tu fais quoi pour être lent ? »

 

Le musée de la carte postale

Le musée de la carte postale d’Antibes est un musée consacré à la cartophilie ouvert en 2000 à Antibes sous l’impulsion de Christian Deflandre, collectionneur à partir de collections personnelles. Sa vocation essentielle est donc la découverte pour le grand public néophyte de la carte postale en tant qu’objet de collection, tout en attirant également un public de connaisseurs.

Le musée dévoile une exposition permanente de plusieurs milliers de cartes postales de toutes les époques et de tous les pays, ainsi que des expositions temporaires à thème. Les visiteurs sont initiés à l’histoire de la carte postale des origines à nos jours, racontée par elle-même.

L’exposition permanente vous permettra de découvrir le premier modèle de carte datant de 1873, la vie quotidienne vue par des cartes postales, des cartes du monde entier…

Actuellement et jusqu’au 31 décembre, l’exposition temporaire est dédiée aux “Drôle d’engins volants”. De 1900 à 1914, les cartes postales vont rendre compte des débuts de l’histoire de l’aviation. Particulièrement en France où les pilotes sont à la fois de grands sportifs et des aventuriers. Une exposition passionnante à ne pas manquer si la route de vos vacances passe par Antibes.

 

La carte postale : Un genre littéraire en particulier ?

Pour beaucoup la carte postale reste associée à un rite de vacances, évoquant les ombres fraîches derrière les persiennes, les cheveux au vent et la peau caramel… mais au-delà de cette apparente légèreté la carte postale rappelle aussi quelque chose de l’ordre de la nostalgie, voire de désuet.

Écrire une carte postale voilà un geste incontournable et indémodable lorsque l’on visite un nouvel endroit. Quelques mots griffonnés au verso d’un coucher de soleil ou d’une église romane, une attention particulière portée au choix de la carte selon la personne à laquelle elle s’adresse. Le style aussi s’adapte à l’effet recherché : rassurer, surprendre, émouvoir ou encore impressionner…

La carte postale est un symbole de communication populaire. Même si elle subit de plein fouet la révolution numérique, elle a encore beaucoup de choses à nous dire. Qui plus est cette bonne vieille carte postale a encore le vent en poupe. On la voit fleurir sur les éventaires des marchands de souvenirs quand la belle saison revient. Il s’en vend trois cents millions chaque année en France tout de même ! Écrire une carte postale à l’heure du SMS, dont elle fait figure d’ancêtre, est bien un acte de résistance, une revanche de la relation concrète.

Écrire une carte postale est à la portée de tout le monde. Mais si le choix de l’illustration peut prendre du temps, le choix des mots est tout aussi important.

Beaucoup de choses ont été écrites sur les photographies au recto d’une carte postale : le choix de la couleur ou pas, le choix des lieux, l’effet artistique, le phénomène de collection pour qui s’intéresse à l’histoire, à l’architecture, à l’art et à d’autres sujets très variés… l’univers de la carte postale peut être caractéristique d’une époque, elle a ses codes propres, ses thèmes de prédilection, ses impératifs ! Comme l’illustre le livre de Manu Boisteau.

Le verso en revanche fait moins parler de lui. Que trouve-t-on au dos des cartes postales et surtout quelle sorte de littérature ?

Pour la carte postale donc, le choix des mots est conditionné par la longueur de la prose imposée par l’objet lui-même. La forme brève est bien une forme littéraire à part entière. Ce petit rectangle de papier revêt une dimension de légèreté au caractère éphémère et peut paraître trivial et anecdotique. Mais pas du tout. Au contraire, écrire une carte postale nécessite un petit peu plus de concentration que pour faire un like ou un poke. Il s’agit en somme de rédiger une sorte de poème exclusif pour le destinataire.

Dans sa théorie de la carte postale Sébastien Lapaque rappelle que l’on écrit les cartes postales avec de jolis mots, des mots de tous les jours. La fantaisie est de mise, avec de la couleur voire des dessins…

Manu Boisteau Chers tous : trésors oubliés de la carte postale à papa

Sébastion Lapaque Théorie de la carte postale


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