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Écosystème #Interview

« En temps d’hyperconnexion, le papier est un lien» pour Florent Sylvestre, imprimerie Baron.

03.06.2020
L’Imprimerie Baron, fondée en 1924, mise sur l’impression numérique avec des presses à la pointe de la modernité pour diversifier son offre tout en conservant sa clientèle « historique » luxe et presse - dont les publications Disney.  Florent Sylvestre, son gérant, assure ainsi la fabrication de cartes de visite, dépliants, chemises, packaging, pour des groupes de restauration, pharmacie, construction et même quelques particuliers, connaisseurs du monde de l’imprimerie.

Florent Sylvestre, gérant Baron&Fils © DR

Avez-vous pu assurer la continuité de votre entreprise pendant le covid ?

Juste avant le confinement, nous avons travaillé pour le premier tour des élections municipales, et étions dans l’installation d’une nouvelle machine…. Puis, un mur nous est tombé sur la tête ! Avec nos 10 salariés, nous sommes restés ouvert en rotation, avec du télétravail. Nous en avons profité pour faire des travaux.

Le papier a-t-il-compté – et comment – dans votre confinement ?

J’ai été élevé dans une imprimerie et j’imprime des magazines, je ne peux pas me passer de papier. Quand je lis mon journal sur numérique, je l’imprime pour mettre des post-it. Lire sur écran est quatre fois plus polluant que de lire sur écran notamment à cause de la consommation des data centers.

Ma fille de 10 ans n’a pas de liseuse et a énormément de livres.

Quel rôle le papier peut-il tenir dans l’après Covid et participer à la reprise ?

Je pense que oui. Durant cette période, la part du télétravail et de l’ultra-connexion a explosé. Arrivera un moment où les gens ressentiront le besoin de reprendre du papier.

Le papier permet de transmettre des messages de manière individuelle.

À titre d’exemple, une entreprise de bâtiment nous a demandé d’imprimer une brochure pour leurs 300 salariés où est répertorié les bons gestes sanitaires à suivre. Chaque exemplaire est personnalisé avec le nom de la personne et des informations la concernant. Pour l’entreprise, ce « passeport sanitaire » passe forcément par le papier. Plus généralement, nous nous dirigeons vers des productions très personnalisées ; le papier est un lien.

Quels types d’innovations attendez-vous de l’écosystème du papier face aux nouveaux enjeux qui se profilent ?

Il faudrait réouvrir l’usine de Bessé-sur-Bray ! C’est l’occasion de réindustrialiser notre production de papier ; qu’il soit recyclé en France pour avoir un bilan carbone et énergétique positif. Nous avons tourné une page qui avait commencé avant la crise et qui se confirme encore plus : en faisant moins mais mieux. Des tirages de 4 x 500 plus pertinents, plus ciblés. La modernité est d’avoir des machines moins polluantes, plus réactives pour répondre à des besoins différents et avec plus de contrôles. La branche s’est énormément modernisée et a fait d’énormes progrès RSE dans toute la chaîne de l’impression. Désormais, nous employons aussi des encres végétales.

L’Imprimerie Baron a été parmi les premiers « ImprimVert ». Nous avions eu le Label « Envol » qui était la première norme de 14.001 pour laquelle nous devions être audité en mars, tout comme pour Print Ethic en juin. Ce n’est que partie remise.

Dans cette disruption sociétale accélérée, quelle est votre proposition pour que le papier ait sa place dans le ‘capitalisme numérique ?

Tout ce qui était impossible il y a quelques mois est devenu notre quotidien. Je n’aurai jamais laissé ma fille parler à ses copines sur Zoom. Je suis très méfiant de la sur-consommation des réseaux sociaux ou de commander via Amazon. Ce confinement a permis pour beaucoup d’entre nous de prendre le temps de vivre, est-ce que cela va nous servir pour vivre différemment ? Il faut l’espérer.

https://imprimerie-baron.com/

Propos recueillis le 6 mai par PdF

 


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